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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 20:09

Michel Melot, Mirabilia, Essai sur l’Inventaire général du patrimoine culturel, Bibliothèque des Idées, Nrf, Editions Gallimard, Paris, 2012, 290 p

 

 


 

lavoir-ancien.jpgMirabilia, qui sert de titre à ce livre, désigne en latin des « choses étonnantes et admirables ». Le nom merveille et l’adjectif merveilleux en viennent, mais ce n’est pas dans ce sens du français moderne qu’est entendu le titre, non plus que dans le sens de « miracles » qu’il a pris dans le christianisme, mais dans son sens latin : ce sont des « objets » qui suscitent l’admiration des hommes.

 

 Dans l’Antiquité, l’inventaire des merveilles s’arrête aux sept Merveilles du monde, détruites aujourd’hui, à l’exception de la pyramide de Khéops .

 

 Dans l’Inventaire général des monuments etdes richesses artistiques de la France mis en place en 1964, le nombre des objets recensés est de plusieurs millions et le recensement n’est pas terminé ou est sans cesse à recommencer. Callimaque de Cyrène, bibliothécaire à Alexandrie au IIIe siècle avant notre ère, en dressant une Collection des merveilles de toute la terre habitée, a créé un genre, dont l’Inventaire de 1964 est un avatar. Aux inventaires de merveilles qu’il recense depuis celui qu’a fait Callimaque, Michel Melot aurait pu inclure les inventaires des biens des fabriques et des « menses curiales » décidés par le décret de décembre 1809 et par la loi de décembre 1905. Certes, parmi les millions d’objets qui ont été inventoriés alors figurent des objets artisanaux ou des objets fabriqués en série ou « à la machine » qui n’ont rien d’admirable ou qui, en 1809 ou en 1905, n’avaient rien d’admirable, tels les bancs d’église, les prie dieu, les estampes, les statues de plâtre, les bougeoirs, etc. mais qui, le temps passant, plus d’un siècle plus tard, sont aujourd’hui souvent répertoriés dans l’Inventaire général du patrimoine culturel.

 

Michel Melot est d’abord un « homme de terrain ». Conservateur au département des estampes et de la photographie à la Bibliothèque Nationale, il a dirigé, de 1996 à 2003, l’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France qui, en 2004, a changé de dénomination, s’appelant désormais « Inventaire général du patrimoine culturel ».

 

 Les richesses et les monuments sont devenus du « patrimoine » ; l’art ou l’artistique de la culture ou du culturel ; et, dans la nouvelle dénomination, le lieu – la France – n’est plus mentionné. Le « niveau » administratif a changé aussi ; l’Etat, qui avait en charge l’Inventaire, l’a délégué aux régions.

 

On sait les difficultés auxquelles se heurtent ceux dont la tâche est de trancher entre ce qui relève de l’art et ce qui n’en est pas,  bien que l’on s’accorde sur une définition minimale de l’œuvre d’art, unique et faite de main d’homme.

 

 Le patrimoine est plus difficile à définir et à délimiter que l’art : tout objet, même une petite cuillère, même une réalité naturelle, un site, un paysage, un jardin, un arbre remarquable, peut être tenu pour un objet du patrimoine culturel. C’est anything you want, n’importe quoi pouvant entrer dans le patrimoine culturel.

 

vieux-manoir.jpg

 

La longue expérience que Michel Melot a acquise au cabinet des estampes et à l’Inventaire nourrit son « essai ». Le point de départ, ce ne sont pas des conceptions dogmatiques ou des présupposés sur l’art ou le patrimoine ou l’objet d’art, Michel Melot se contentant d’éclairer ou d’examiner, par ce qu’il a appris sur le terrain, les grandes questions, « théoriques » ou « dogmatiques », que posent ou que se posent, depuis Platon, les philosophes, les historiens de l’art, les spécialistes d’esthétique ou d’histoire de la culture, les anthropologues, tels Malraux, Warburg, Clair, Belting, Gombrich, Didi-Hubermann, Winckelmann, etc. Pour dire les choses avec plus de précision, il réexamine ces grandes questions à la lumière de « pratiques » ou de « méthodes » ou de « travaux d’inventaire » mis au point et suivis par les architectes ou historiens de l’art ou photographes, qui ont inventorié dans un premier temps les « monuments et richesses artistiques de la France », puis « le patrimoine culturel » des différentes régions de France. Il ne dit pas « voici ce qu’est l’art », mais « voici ce que les employés de l’Inventaire ont tenu pour un objet d’art, puis pour un objet patrimonial ».

 

Le programme de l’Inventaire est esquissé dans le discours qualifié « d’incantatoire » (recueilli dans les Ecrits sur l’Art, II, La Pléiade), qu’André Malraux a prononcé en avril 1964 lorsqu’il a installé, en sa qualité de Ministre de la Culture, la Commission chargée de l’Inventaire, dont il a prédit qu’il serait « le plus divers de tous », la diversité n’étant pas un effet de la volonté du ministre, mais résultant de «  la nature de nos arts ». De fait, il n’y a rien de plus « divers » que les objets et monuments inventoriés depuis près de cinquante ans, « de la cathédrale à la petite cuillère », selon le mot d’André Chastel, et parmi lesquels sont inclus les corons, les chevalements de mine, les pavillons de banlieue construits au début du XXe siècle, les châteaux d’eau, etc.

 

Pour Malraux, qui a conscience que les conceptions de l’art évoluent, parfois plus vite que les sociétés, cet Inventaire est « très différent de ce qu’il eût été », s’il avait été fait « au siècle dernier ». Ce qui est annoncé, outre une meilleure connaissance des richesses artistiques de la France, c’est « une mise en question sans précédent des valeurs sur lesquelles ces connaissances se fondent ». La version orale de ce texte programmatique ne porte pas mise en question, mais mise en accusation : « La Commission reprendra toutes les idées consacrées sous la forme de postulat (…), ce qui conduira sans doute à une révision profonde des conceptions fondamentales sur l’évolution de l’art en France et à une véritable mise en accusation du système des valeurs jusqu’ici admis ».

 

 Les faits ont confirmé la prévision, Michel Melot tenant l’Inventaire pour le quatrième volume de la Métamorphose des Dieux (I Le Surnaturel, II L’Irréel, III L’Intemporel), parce qu’il suppose une énième « métamorphose » de l’art et de la notion d’art dans nos sociétés. C’est la positivité même de l’art, telle qu’elle est établie par les historiens de l’art, que l’Inventaire met à mal, et cela conformément à la thèse chère à Malraux sur le « musée imaginaire », lequel regroupe des objets qui ont perdu leur fonction et surtout des images ou des photos, qui rendent enfin les œuvres visibles (« Pour que l’œuvre soit inventoriée, il faut qu’elle soit devenue visible », écrit Malraux). L’Inventaire, ce sont aussi des images, des photos, des illustrations, des reproductions, des plans, qui accèdent au statut d’objets du patrimoine, au même titre que les œuvres elles-mêmes, à tel point que les images qui reproduisent les œuvres sont plus souvent consultées ou admirées que les textes, généralement savants ou objectifs, qui décrivent les œuvres inventoriées. Le domaine de l’art est bouleversé : « nous ne tentons plus, écrit Malraux, un inventaire des formes conduit par la valeur connue, beauté ou expression (…) ; mais, à quelques égards, le contraire : pour la première fois, la recherche, devenue son objet propre, fait de l’art une valeur à découvrir, l’objet d’une question fondamentale ». L’Inventaire, c’est-à-dire le regard porté sur les objets, les transforme, tout divers et hétéroclites qu’ils sont, en objets d’art ou en objets patrimoniaux. En 1970, André Chastel, qui a participé à l’entreprise, en dresse un premier bilan dans La Revue de l’Art (Paris, CNRS, 1970, n° 9, p. 4-5) : « Une entreprise d’inventaire, (...) c’est, en somme, un effort passionnant et désespéré pour doter de mémoire, c’est-à-dire pour rendre intelligible à elle-même dans son développement, une civilisation qui tend, par son accélération propre, à perdre la dimension historique ».

 

Presque chaque jour, ceux qui sont chargés de recenser les oeuvres sont confrontés à des difficultés liées à la définition de l’objet d’art, puis de l’objet patrimonial, puis à la délimitation du patrimoine culturel, les limites ne cessant de se modifier, d’évoluer, de croître. De fait, la distinction communément admise entre artiste et artisan, entre artiste et artisan d’art s’efface presque totalement, bien que ces distinctions aient des effets sur la fiscalité et sur l’obtention de subventions.

 

Ce que l’Inventaire fait apparaître, c’est l’existence d’un « art modeste », variante de l’art pauvre. Les monuments aux morts sont des monuments, dont beaucoup ne sont pas classés. Dans les cimetières, tout est monument, des chapelles funéraires aux simples tumulus surmontés d’une croix. Faut-il les inclure tous dans l’Inventaire et lesquels classer ? Le patrimoine écrit est conservé aux Archives. Or les monuments peuvent être couverts d’inscriptions. De quelle administration relèvent ces inscriptions ? Des Archives ou de l’Inventaire ou du Musée ? Le code d’Hammourabi est une inscription. Pourtant il n’est pas conservé dans les Archives, mais au Louvre. Les mêmes difficultés se rencontrent au sujet des maisons d’écrivains. Doit-on les inventorier comme monuments ou les tenir pour des lieux de mémoire, car l’Inventaire s’est développé en même temps qu’émergeait la notion de « lieu de mémoire », entre lesquels s’établit une concurrence, car les mêmes objets peuvent relever du patrimoine et de la mémoire. Les deux notions de monument et de document sont souvent considérées comme opposées l’une à l’autre. Un monument avertit, un document enseigne. Le premier relève de l’idéologie, le second du savoir. A l’un la transcendance, à l’autre l’immanence. La représentation de Jean le Bon a été conservée pendant plusieurs siècles au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale : c’était un document. Depuis 1920, il est le premier tableau de la section « Peinture française » du Louvre. De document, il est devenu monument, dévoilant de fait que l’histoire de l’art a aussi une histoire qui y est propre.

 

De ses expériences, Michel Melot tire plusieurs enseignements sur la fragilité des catégories qui nous servent à délimiter, isoler, penser, étudier l’art, le patrimoine, la mémoire. Il montre aussi que la réception (le regard que nous portons sur les objets) prend le dessus sur la création, à laquelle est attachée l’histoire de l’art, et que l’intérêt que peut avoir, sur le plan anthropologique, un objet prime sur ses qualités formelles ou sur son esthétique : il dit plus de choses sur l’homme qu’une œuvre d’art. Dans l’Inventaire, le temps de l’art diffère de celui de l’histoire et échappe au temps de l’histoire. Ainsi, est confortée une des intuitions de Malraux sur l’intemporalité de l’art.

 

Ce « merveilleux » ouvrage est hélas rédigé dans un « style », dont le principal défaut est la multiplication des questions directes. Certes, Michel Melot a écrit un essai, et non un traité. Il est tout à son honneur, en s’interrogeant ou en feignant de s’interroger, d’exprimer des doutes. Mais les questions sont toutes ou presque toutes de fausses questions, qui n’attendent pas de réponse ou qui contiennent dans la formulation même la réponse attendue. Ce « style » tout scolaire relève d’une rhétorique surannée, dont Michel Melot aurait pu ou dû se libérer pour faire de cet essai un de ces rares ouvrages inoubliables qui refondent la réflexion sur l’art. 

 

Jean-Gérard LAPACHERIE  

 

 

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 11:08

Jacques Heers n'est plus

Pensée unique ou omerta  ?      

  

Né  le 6 juillet 1924 , mort ce 10 janvier 2013 ,  professeur à la Sorbonne , cet  historien spécialiste du Moyen Age , qui avait cotoyé F.Braudel et G.Duby ,  ajoutait  à la passion  de la vérité historique le courage de la rétablir quand elle était déformée .

 Et celui de défendre ceux que la doxa condammne , comme Sylvain Gougenheim pour "Aristote au Mont Saint Michel "

Alors que les media ont organisé un insupportable tapage au retour de mademoiselle Cassez , ils ont observé  un  silence convenu au décès d'un intellectuel renommé qui honorait notre pays , sans le moindre hommage , tel que nos chefs d'Etat publient à la disparition de "personnalités " même  de second ordre .Mais des videos permettent de combler ce vide


Parmi de nombreux ouvrages , j'ai aimé  les biographies de Marco Polo , de Machiavel , de Jacques Coeur , "l'Histoire assassinée "2005,  "l'Islam cet inconnu " 2010

Son séjour en Alger de 1957 à 1962 comme professeur à l'Université de cette ville , alors française lui avait inspiré "les Barbaresques"

 

 

Ronsard écrivait en 1578

"France , de ton  malheur tu es cause en partie

Je t'en ay par mes vers mille fois avertie

Tu es marastre aux tiens et mère aux estrangers.......

Tome II de la Pléïade Page 568

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 16:47

 

ronsard.jpgC'était il y a presque 500 ans  Ronsard

 

 

 

 Pierre de Ronsard (1524 -1585)

 

France de ton malheur tu es cause en partie,

 

Je t' en ai par mes vers mille fois avertie.

 

Tu es marâtre aux tiens, et mère aux étrangers

 

Qui se moquent de toi quand tu es au danger,

 

Car la plus grande part des étrangers obtiennent

 

Les biens qui à tes fils justement appartiennent.

 

 

 

Les amis d'Hernani sont des poètes, et ils ont des lettres


PREMIER AOUT

 

 

 

J'ai deviné la joie des anges

 

Battant l'écume de l'espace

 

C'était du soleil en vendange

 

Comme des grappes qui s'enlacent

 

 

 

 

 

C'était un parfum d'incendie

 

M'illuminant je ne sais d'où

 

Comme un été en paradis

 

Faisant la fête au premier d'Août

 

 

 

 

 

Dans le ciel parfait de Gaillac

 

La palette de vert et bleu

 

Inventait le paradisiaque

 

 

 

 

 

L'arbre en feu s'élançait du sol

 

Comme en un rite fabuleux

 

Parlant de Dieu par l'auréole

 Guy Rolland

guyrolland.jpeg

 

L’eau de la fontaine

 

DONQUICHOTTERIES

 

 

 

Un jour, chez les Dupont où j’étais de sortie,

 

Madame eut des mots rudes à son très cher mari.

 

Lequel lui renvoyait sur un ton fort poli,

 

Diverses choses aimables en longue litanie.

 

Si bien que le dîner, tout en casus belli,

 

De reproches en griefs sans trève fût rempli.

 

Etienne, lui aussi, étant leur invité,

 

Aussitôt enchaîna sur ces difficultés

 

Etienne est un ami. Un ami de trente ans.

 

Resté célibataire, il a toujours le temps.

 

Le temps pour discourir, se distraire ou jaser,

 

S’aérer ou flirter, voyager, musarder.

 

Sur le mariage il tient des propos sarcastiques,

 

Que maints de ses amis jugent philosophiques,

 

Mais que d’autres, en envieux ( ?), qualifient de caustiques,

 

Et quelques belles aussi, d’affreusement cyniques.

 

Telle la blonde Inès, rouge d’indignation,

 

Qu’il prend malin plaisir à sortir de ses gonds.

 

 

 

 

« Le mariage, dit-il, est une prescription,

 

Qui pour les sociétés, régulait les passions.

 

Mais il fût inventé il y a si longtemps,

 

Que notre espoir de vie n’atteignait pas trente ans !

 

Qu’en est-il aujourd’hui où l’on vit centenaire ?

 

N’est-il pas obsolète, pour jusqu’au cimetière ?

 

C’est pour cette raison qu’il fait vieux comme Hérode,

 

Qu’on aime l’union libre ou les PACS à la mode,

 

Que la fidélité paraît aux antipodes,

 

Et le divorce simple, une sortie commode.

 

De fait de société, le mariage est changé,

 

En jeu de satiété, en mirage affligé.

 

 

 

Poèmes pour l’amour, prose pour le mariage

 

 

 

Nous déclara Etienne en jouant les grands sages.

 

Au moment du contrat, s’il faut vraiment choisir,

 

Prenez séparation ; des cœurs et des loisirs.

 

Mariage plus vieux : mariage bienheureux.

 

 

Voilà un bon prétexte à repousser ses vœux,


 

Et quel que soit le temps, les remettre aux calendes,

 

Les grecques ou les romaines, en gardant la légende.

 

Quant au mariage blanc, c’est de toutes couleurs,

 

Qu’endurent les conjoints découvrant leur malheur.

 

« Le mariage, dit-il, qui doit être duo,

 

Se tourne vite en duel et devient lamento.

 

S’il est indissoluble en toutes religions :

 

C’est, à perpétuité, une condamnation !

 

Dans sa grande sagesse, ainsi l’église évite,

 

De voir en une vie, cette erreur reproduite.

 

 

Si les filles à marier pensent à convoler,

 

Celles qui y arrivent, aspirent à divorcer.

 

Elles ont cru que l’ennui, à deux serait moins rude,

 

Espérant que le temps nierait la lassitude.

 

Les doux liens du mariage en fait seraient les cordes,

 

Pour que les deux mariés, en se pendant s’accordent … »

 

  La Jeune Fille au verre de vin (Dame en twee heren) - Vermeer

 

« Un bel enterrement est certainement moins triste,

 

Qu’un mariage d’amour aux espoirs utopistes.

 

Les déceptions à deux sont charmes de mariage. »

 

Professait mon Etienne clairvoyant, tel un mage.

 

« Les couples croient qu’ensemble elles sont supportables ?

 

Ils voient bien qu’au contraire, elles sont redoutables !

 

Et que les différents semblent inconciliables,

 

Quand le temps les révèle et sans fin les accable.

 

C’est donc que le mariage est pour l’homme péché,

 

 

Un des sept capitaux ainsi qu’il est prêché.

 

Ses chaînes sont trop lourdes à soulever à deux ?

 

C’est qu’il faut être trois pour les soulever mieux !

 

C’est l’art de vivre ensemble aussi heureux que seul

 

A dit un philosophe aussi gai qu’un linceul.

 

Il avait des raisons car, ayant essayé,

 

Il en avait conclu que pour s’en libérer,

 

Du divorce les liens sont bien indissolubles

 

Et jusqu’à votre mort ne sont pas résolubles. »

 

L’église et la mairie, pourquoi ce double nœud ?

 

Pour toute chance ôter d’évasion à l’un d’eux !

 

 

« Epouser une veuve ? C’est vaine solution :

 

Aucune garantie : mariage d’occasion.

 

Seule une épouse aveugle, avec un mari sourd

 

Peut parfois réussir à prolonger l’amour.

 

Seule consolation pour les mariés piégés :

 

Plaindre leurs bons amis qui les ont imités.

 

Mais tout cela finit par filtrer, se savoir,

 

Et chacun se méfie et ne veut plus y croire.

 

Le mariage fait peur, on préfère un essai.

 

 

Pourtant, une fonction aspire à ses bienfaits,

 

C’est celle des curés qui désirent ardemment

 

Le bonheur d’un calvaire évalué naïvement !

 

Leur sacerdoce aveugle et aggrave leur cas.

 

On a toujours envie de ce qu’on ne sait pas ! »

 

Ce sont là les leçons de vraie lucidité,

 

Que proclamait Etienne avec autorité.

 

La soirée se finit sur son constat austère,

 

Qu’il formula ainsi comme chez un notaire :

 

« Le mariage est un bail pour un très long banquet,

 

Mais c’est par le dessert qu’on vous fait l’attaquer. »

 

 

Tout juste un an après ce dîner chez Dupont,

 

Je reçus une lettre et une invitation.

 

Sans peine, on y voyait l’écriture d’Etienne,

 

Qui pour cet occasion, ordonnait que je vienne.

 

C’était à un mariage et j’étais sur sa liste :

 

C’était celui d’Inès avec ce vieux machiste…

 

 

Droits réservés

 

Jacques Grieu

 

Mutisme

 

Le ciel pâle se tait,

 

Sous la voûte, je le sais,

 

Le silence des cieux

 

Répondra à l’aveu

 

De mon terrible doute…

 

Car…

 

Ce ciel est silence

 

Ce ciel est sentence ;

 

Ce ciel d’indécence

 

Ose l’impuissance !

 

 

"Coucher de soleil à Etaples " d 'Eugène Boudin

 

Mon cœur cogne et se tait,

 

Tant il souffre et il sait :

 

Que la joie dans tes yeux

 

S’éteindra comme un feu

 

Que noie un ciel qui goutte…

 

Car…

 

Ce ciel tout silence,

 

Ce ciel d’insolence

 

Tance ma souffrance

 

Qui prie sa puissance

 

De tarir mes doutes…

 

 

Orgues souveraines, vous souvenez-vous ?

 

Orgues souveraines,

 

Graves voix du temps,

 

Vous souvenez-vous

 

Quand ils sont venus

 

Crier dans nos rues

 

La mort et la haine,

 

Vous souvenez-vous ?

 

 

Orgues Elyséennes,

 

Dompteuses du vent,

 

Vous souvenez-vous ?

 

Ils ont déchiré

 

Mes chairs à mains nues

 

Et mon cœur à cru

 

Brandi aux nuées…

 

Vous souvenez-vous ?

 

 

Orgues si lointaines

 

Qu’à peine j’entends,

 

Vous souvenez-vous ?

 

Il fallut s’enfuir,

 

Souffrir leurs huées

 

Et leurs doigts pointés

 

Pressés de proscrire,

 

Vous souvenez-vous ?

 

Théodore Gudin-Combat d'un vaisseau français et de deux galères barbaresques

 

Orgues prétoriennes

 

Au souffle de sang,

 

Vous souvenez-vous ?

 

Vous écrasiez

 

Les saints et les Anges

 

Avec nos louanges

 

Sous vos chars d’acier,

 

Vous souvenez-vous ?

 

 

Orgues souveraines,

 

Voix grasses du temps,

 

Vous souviendrez-vous

 

Quand nos glaives nus

 

Tueront l’imposture

 

Dont la lymphe impure

 

Giclera aux nues,

 

Vous souviendrez-vous ?

 

 

Deux poème du dernier recueil « Par la face Nord » paru en juin 2010 chez Yvelinéditions à commander chez l’auteur :

 

Georges Clément

2bis chemin de la grande brèche

78120 Clairefontaine

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 06:20
aristote.jpg
Nous vous invitons ce jeudi 30 juin à une rencontre avec Bruno de Cessoles autour des  écrivains réfractaires.
 
RDV au Carré Parisien, 1 rue du général Beuret
 
75015 Paris Métro Cambronne ou Vaugirard à partir de 19H30.
 
 
Pierre Yves Rougeyron

Cercle Aristote


conf_de_cessole.jpg
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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 19:01

Une nouvelle anthologie de la poésie française …

… vient de sortir. Elle a pour thème la Patrie.


De l’amour de son village natal à celui des paysages et des villes de
son pays, en passant par l’hommage à tous ceux qui ont dû défendre le
territoire, son peuple et son identité, cet ouvrage de 192 pages, en
format 11x18, avec un grammage 55 de papier, est un formidable aperçu de
la poésie française sur plus de 800 ans.

Cette anthologie originale regroupe, du XIème siècle aux portes du XXème
siècle, certains des plus grands noms de la poésie française dont pas
moins de 14 Académiciens.

Une Anthologie qui n’a pas d’équivalent moderne puisque depuis la fin
du XIXème siècle le sujet n’avait plus été traité comme tel sur une
aussi grande période.

poeme

Où l’on voit que l’idée de Patrie a su se perpétuer depuis le Moyen
Âge à travers un riche traitement thématique : tendre nostalgie,
exaltation du devoir, appel à la réconciliation face aux temps troublés,
contemplation admirative, mémoire des héros … sur un ton tantôt
léger, tantôt plus grave, parfois même ironique … la palette est riche
et montre toute la diversité de la poésie française.

Un livre unique. Et donc indispensable.

Un livre pour faire découvrir et aimer la littérature poétique
française à ses proches.

Un véritable outil pédagogique de transmission de l’Histoire de France
à travers le prisme de l’inspiration des poètes.

Pour en lire un extrait et savoir comment l‘acheter, rendez-vous sur :


http://www.poemesetpatrie.com

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 04:58

Le roman de Jean Raspail , paru en 1973 , traduit dans neuf langues , vient d'être pour la vingtième fois encore réédité , avec une préface :" Big Other " : une impertinence voulue . Il y a de bonnes raisons à ce succès jamais démenti : l'écriture , claire et incisive , le rythme soutenu du récit , et le thème prémonitoire : l'invasion de côtes occidentales par un million de miséreux venus du Gange . S'y ajoutent des portraits brossés au vitriol , et d'autres d'une espèce peut être en voie de disparition ..... la nôtre ??

 raspail

L'auteur , à qui semble t il on a refusé l'accès à l'Académie pour être politiquement et culturellement incorrect , porte les mêmes soucis que nous, membres d' " Hernani" . Jugez en vous mêmes :

 

" Le peuple français ...un peuple ...de culture grecque et latine " a dit Ch.de Gaulle ....(cette) empreinte grecque et latine , il devient difficile d'en discerner les contours dans les "tendances culturelles" des générations montantes " page 23 "

 

" On a connu des évêques-félons , des généraux-félons ,des ministres-félons , des intellectuels-félons , et des félons tout court .C'est une espèce dont l'Occident se fait prodigue au fur et à mesure qu'il se rétrécit . " page 69

 

De jolies formules : "cuistres idéalistes , penseurs activistes " précèdent des dialogues aussi vrais que nature , tel cet exemple de nouvelle prose :

 

" (nous sommes réunis )en conseil extraordinaire....pour délibérer humainement d'un drame.....à l'échelle de la sublimation que l'homme se doit à lui même au terme de la grande mutation matérialiste " page 104 .

 

" Ce que je ne parviens pas à admettre , et qui me plonge dans un abîme de perplexité furieuse et désolée , c'est pourquoi tant de Français avertis ...concourent méthodiquement , cyniquement à l'immolation d'une certaine France (le qualificatif éternelle les révulse) . Je me pose la même question..... à propos de tous ces" intelligents " qui , jour après jour , inoculent leur discours corrosif dans le subconscient de la nation française . Pourquoi s'obstinent ils à détruire le socle de ce pays ? " page 27

 

" Ne désespérons pas ...il subsistera ce que l'on appelle en ethnologie des isolats , de puissantes minorités ,peut être une vingtaine de millions de Français , et pas nécessairement de race blanche , qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s'obstineront à rester conscients de notre culture et de notre histoire telles qu'elles nous ont été transmises de génération en génération.... Il s"agira en quelque sorte d'une communauté de la pérennité française ."

 

Voilà qui sonne comme les propos de Dom Louis dans le "Dom Juan" de Molière , à nous qui sommes nés Français :

 

" La naissance n'est point où la vertu n'est pas . Nous avons part à la gloire de nos ancêtres qu'autant que nous nous efforçons de leur ressembler , et cet éclat de leurs actions qu'ils répandent sur nous , nous impose un engagement de leur faire le même honneur .. et de ne point dégénerer de leurs vertus "

 

Je préfère terminer ce billet par le Sursum corda !


qui précède l'Elévation , et non par un De profundis ....

 

Françoise Buy Rebaud 14 mars 2011

 

(Cliquez sur le bouton rouge, pour démarrer la lecture audio de l'émission de RC)


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lcds.jpg

 

 

 

La France Est Belle

 

 

Sites français inscrits unesco

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 22:50

Nous recevons de Monsieur Jean Pierre Gérard cet émouvant témoignage , et nous l'en remercions .

 

FBR

 

Jacqueline de Romilly nous a quittés il y a quelque temps déjà. J’ai écrit ce texte à cette époque, mais j’ai préféré laisser passer un peu de temps pour sortir des hagiographies trop convenues, et pour beaucoup circonstancielles.



 

sourire.jpgMes chemins se sont peu croisés avec ceux de Jacqueline de Romilly. Mais nous avons tous deux à l’occasion du 75ème anniversaire de la société d’éditions des Belles Lettres donné notre opinion sur ce qui était largement discuté en 1996, l’enseignement du grec et du latin. Les ministres de l’éducation nationale, voulaient en réduire l’importance ( et finalement l’ont fait). Plus grave encore, ils ont voulu, tous sans exception, réserver ces enseignements aux seuls spécialistes qui s’engageraient dans une des filières littéraires de lettres classiques.

 

 

Comme tous les polytechniciens de ma génération, j’ai été nourri d’humanités. Au collège des jésuites de Metz, le grec et le latin n’étaient pas des matières secondaires et nous vivions les victoires des athéniens sur les perses, leurs défaites comme s’il s’agissait de nos parents. J’ai toujours ressenti de manière très vive ce qui fait l’essentiel de notre culture et la mythologie grecque et latine a décrit tout ce qui caractérise les hommes, leurs passions, leurs doutes, leurs difficultés et leurs espoirs. Y a-t-il des domaines qu’Aristote n’ait pas abordés, souvent avec une préscience tout simplement sidérante. J’avais, dans le texte que j’avais transmis à Michel Desgranges [1] très fermement affirmé combien cet enseignement me paraissait fondamental pour la compréhension même du français et que il ne devait pas être réservé aux spécialistes, mais imprégner la culture générale de toutes les formations, littéraires et scientifiques. N’ya t’il pas un lien d’ailleurs entre cet effacement actuel du français et le mépris avec lequel nous traitons les cultures qui sont le creuset de nos connaissances, de notre esprit, et de nos ambitions ?

 

 

J’ai revu Jacqueline de Romilly en une seule autre occasion, toujours sous les auspices des Belles Lettres. Elle était quasiment aveugle. Je ne me souviens pas en termes exacts ces mots que l’on nous avait fait traduire « oπίσ αγαθον » ou quelque chose d’approchant. Notre professeur, nous a alors expliqué que dans la Grèce baignée de soleil, perdre la vue était considéré comme un réel châtiment et que, pour les grecs, la vue était la plus belle chose dont on puisse disposer. Notre grande helléniste avait certes perdu la vue, mais il émanait d’elle une lumière intérieure sensible dès les premiers mots.

 

 

Malgré ce handicap elle n’a cessé d’écrire sur ces thèmes qu’elle connaissait si bien, retraçant la vie des uns ou des autres, éclairant le contexte de l’époque, faisant bien la différence entre ce qui était circonstanciel de ce qui était fondamental. Ses livres sont une leçon de vie de notre histoire.

 

 

les-rubans.jpgMais un petit livre sans prétention m’a particulièrement touché. Son titre : « Mais laisse donc flotter les rubans ». Ces quelques histoires courtes de sa vie et de son enfance, par lesquelles elle exprime que ce que nous vivons, doit être apprécié avec quelque distance et surtout avec cet amour de la vie qui lui donne notre optimisme. J’aurais voulu m’en inspirer pour en faire des poèmes mais ce qu’elle écrit est déjà d’une telle poésie que j’ai finalement renoncé.

 

 

Madame j’aurais aimé avoir un professeur de grec tel que vous. Vous êtes arrivés aujourd’hui à la seule vie ou l’on puisse sans rien craindre « faire flotter les rubans ».

 

 

 


 

 

[1]  Président de la société d’Editions les Belles Lettres dont j’ai été administrateur jusqu’à mon arrivée au Conseil de la Politique Monétaire, car la loi me fit alors obligation de résilier tous mes mandats économiques. J’ai toujours regretté de ne pas poursuivre cette aventure du renouveau des Belles Lettres, renouveau auquel j’avais contribué et qui a été superbement mené par Michel Desgranges.

 

 

Jean-Pierre Gérard

 

Le 11 février 2011

 

Lire notre article sur Jacqueline de Romily publié dès l'annonce de son décès.

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 23:33
Les lecteurs d" Hernani aiment l'histoire de France , et nous le disent .
Nous  transmettons bien volontiers ce message.
 

 

Madame du BARRY à Pont aux Dames

 

le samedi 19 mars 2011 à partir de 10 heures

 

du_barry.PNGLa

 

La dernière maîtresse de Louis XV fut enfermée, à la mort du roi, dans l’abbaye cistercienne du Pont aux Dames, rasée, comme beaucoup de ses sœurs, hélas, à la révolution. Nous n’avons certes pas l’intention d’en faire une sainte de vitrail, mais nous voulons retracer certains traits de sa vie, de son caractère, son action de mécène des arts après Madame de Pompadour, et par-delà ses charmes incontestables qui ont enflammé les sens du roi, (les superbes pastels de Madame Vigée-Lebrun* sont là pour en témoigner) de sa gentillesse : j’enveux pour preuve le fait qu’elle revint après sa libération revoir les religieuses dont elle avait sufaire ses amies ; or l’ordre de Cîteaux, si ce n’est pas la Trappe, n’est pas exactement un ordre relâché !Nous sommes loin, ici, de la légende noire sur son compte, et des chansons colportées par lesharengères, futures tricoteuses.

 

Comme ce sera le cas pour Louis XVI : « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » sans compter la jalousie des hommes, bien sûr, et des femmes pour sa beauté...

 

 

rose bertin

Mais la gloire couvre  Bertin  quand elle habille Marie Antoinette

 

 

Le tragique et douloureux destin de la reine martyre  nous est connu , mais celui de sa couturière ???

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 03:23

olympe.jpg   Ceux qui nous inspirent admiration et respect ne sont hélas plus si nombreux ...

 Madame de Romilly  n'est plus . 

Ce souffle de la sagesse s' éteint , avec lui rejaillissait la lumiére de l'Olympe .

Lorsqu'elle parlait , Praxitèle , Sophocle , Périclès  surgissaient de rivages bleus aux colonnes de marbre .

 

Qui désormais posera le doigt sur cette matrice de notre civilisation?

Qui aura sa conviction  redoutable et sereine pour le maintien de l'étude du latin et du grec en France ?

Le vacarme médiatique et féministe sur sa carrière et son oeuvre ne doit pas cacher l'essentiel   de son message :

"On ne peut former sa pensée sur des concepts mous et flottants

 Tout est dit .

 

Elle était née à Chartres , d'un père mort pour la France . Ceci  peut être explique celà .

FBR

 

Biographie


Née à Chartres, en 1913 (fille de Maxime David, professeur de philosophie, mort pour la France, et de Jeanne Malvoisin), a épousé en 1940 Michel Worms de Romilly. 


Études à Paris : au lycée Molière (lauréate du Concours général, la première année où les filles pouvaient concourir), à Louis-le-Grand, à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (1933), à la Sorbonne. Agrégée de lettres, docteur ès lettres, elle enseigne quelques années dans des lycées, puis devient professeur de langue et littérature grecques à l’université de Lille (1949-1957) et à la Sorbonne (1957-1973), avant d’être nommée professeur au Collège de France en 1973 (chaire : La Grèce et la formation de la pensée morale et politique). 


Du début à la fin, elle s’est consacrée à la littérature grecque ancienne, écrivant et enseignant soit sur les auteurs de l’époque classique (comme Thucydide et les tragiques) soit sur l’histoire des idées et leur analyse progressive dans la pensée grecque (ainsi la loi, la démocratie, la douceur, etc.). Elle a également écrit sur l’enseignement. Quelques livres sortent de ce cadre professionnel ou humaniste : un livre sur la Provence, paru en 1987, et un roman, paru en 1990, ainsi que quatre volumes de nouvelles. 

 

j.romilly.png


Après avoir été la première femme professeur au Collège de France, Jacqueline de Romilly a été la première femme membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1975) et a présidé cette Académie pour l’année 1987. Elle est membre correspondant, ou étranger, de diverses académies : Académie du Danemark, British Academy, Académies de Vienne, d’Athènes, de Bavière, des Pays-Bas, de Naples, de Turin, de Gênes, American Academy of Arts and Sciences, ainsi que de plusieurs académies de province ; et docteur honoris causa des universités d’Oxford, d’Athènes, de Dublin, de Heidelberg, de Montréal et de Yale University ; elle appartient à l’ordre autrichien « Ehrenzeichen für Wissenschaft und Kunst », a reçu, en 1995, la nationalité grecque. 


Prix Ambatiélos de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1948), prix Croiset de l’Institut de France (1969), prix Langlois de l’Académie française (1974), Grand prix d’Académie de l’Académie française (1984), prix Onassis (Athènes, 1995) et diverses récompenses grecques, dont en 2008 le prix du Parlement hellénique. 


Élue à l’Académie française, le 24 novembre 1988, au fauteuil d’André Roussin (7 fauteuil). Morte à Paris le 18 décembre 2010.

 

(Source : Academie Française)

 

 

Jacqueline de Romilly s'est rapprochée du catholicisme.

"Sur ce point, un homme m'a beaucoup apporté : le P. Labaky, confie-t-elle non sans malice. Il m'a préparée à la première communion et l'année dernière, à ma confirmation. A 95 ans, il était temps !"

Source : La Croix du lundi 11 août 2008, fin de l'article "Jacqueline de Romilly, une Athénienne au XXe siècle". Via
 le Forum catholique

Biographie Wikipedia : Jacqueline Worms de Romilly, née Jacqueline David le 26 mars 1913, est une philologue française. Membre de l'Académie française, première femme professeur au Collège de France, elle est connue sur le plan international pour ses travaux sur la civilisation et la langue de la Grèce antique, en particulier à propos de Thucydide.

Descendante d'une famille juive, née à Chartres en 1913, Jacqueline David est la fille d'un professeur de philosophie mort pour la France.
 Suite

Thucydide Rappelons que : 

- "pour Thucydide
, la cause la plus profonde de la guerre du Péloponnèse, c’est l’impérialisme de la démocratie athénienne... [Déjà...]
J’ajoute qu’Alcibiade, plus tard, dans son discours devant Sparte, a bien montré quelles étaient les intentions réelles d’Athènes dans cette affaire. D’abord, soumettre la Sicile. Ensuite, faire subir le même sort à Carthage. Une fois ces objectifs atteints, attaquer le Péloponnèse et étendre la domination athénienne à tout le monde grec."
(Source : Jacqueline de Romilly : "Démocratie et impérialisme sont inséparables d'Athènes" in Le Figaro, 06 novembre 2003).

- "Sous le nom de démocratie c’était en fait le premier citoyen qui gouvernait" (Thucydide II, 45, 5 ; 8-9). Autrement dit Thucydide nous explique que sous le nom de "démocratie", c'était en réalité une oligarchie qui dirigeaity Athènes.

- "[A]ussi tenait-il la foule, quoique libre, en main, et, au lieu de se laisser diriger par elle, il la dirigeait" (Thucydide II, 45, 5 ; 8-9).

Autour de ces remarques, je pose la question aux démocrates "libéraux" qui me lisent, la situation a-t-elle réellement changé depuis ?

La démocratie n'est-elle pas le premier citoyen qui la gouverne ?...

Je pense même que la "démocratie" n'a jamais existé dans l'histoire... Dans une "démocratie", c'est toujours une petite minorité (oligarchie), une élite qui, "au nom du peuple"..., confisque le pouvoir, se l'approprie et se le partage d'une manière ou d'une autre... Alors dans ces conditions, parler de "pouvoir du peuple", ou de "souveraineté du peuple", c'est une vaste blague. Une imposture...


(Source : Christ Roi)

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