Je suis heureuse qu'enfin hommage ait été rendu à cet écrivain discret , aux textes émouvants , et malheureusement méconnu des Français .
Heureuse aussi que les circonstances de cette commémoration aient écarté le tapage qui les accompagne trop souvent : la seule vue de la cérémonie sur les écrans souleva l'émotion , souhaitons qu'elle ne soit pas passée chez certains que comme le banal et éphémère divertissement auquel ils sont habitués .
Voici le texte que m'avait inspiré les cérémonies relatives à la Grande Guerre il y a deux ans
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Maurice Genevoix est né à Decize le 29 novembre 1890, mort le 8 septembre1980 , sa sépulture se trouve au cimetière de Passy
Normalien, il connut aussitôt la guerre ,et comme le général Juin plus tard blessé au bras gauche ; sa convalescence fut une méditation .
Il a chanté sa Sologne , nos campagnes et nos racines, nos paysans et notre France , et fut secrétaire perpétuel de l'Académie francaise.
Mais aucun éloge ne saura dire combien son oeuvre est émouvante
Celui dont on n'a pas parlé en cette commémoration inachevée du centenaire de la victoire de 1918 : Maurice Genevoix 1890 - 1980

Elu à l'Académie française en 1946

Sous Verdun , Nuits de guerre , Au seuil des guitounes , La Boue , Les Eparges , écrits apres les combats dans lesquels il fut grièvement blessé , ont été réunis en un seul ouvrage :
Ceux de 14
Le sentiment d'avoir survécu à l'enfer a donné à ses merveilleux romans et poèmes une intensité que nous ne lassons pas d'éprouver, en ces romans pétris de l'amour de la Sologne et du Val de Loire, de la campagne et des animaux ; car, normalien , il préféra à une carrière universitaire la profondeur des méditations .Son épée d'académicien porte en ses gravures l'image d'un guerrier blessé , un clocher de village ,une nymphe , une pomme de pin , une tête de cerf et celle d'une chouette , et son fourreau des chats et des hirondelles , autant de symboles et charmants témoins d'une vie par bonheur épargnée .
Cet article s"ouvre sur des images bouleversantes, présentées simultanément, comme les acteurs de la Grande Guerre les vivaient en un même moment, sur le front , dans le tranchées, dans les hôpitaux ,à la ferme, dans les ambulances, à l'usine , hommes , femmes , animaux , tous ensemble engagés dans une épouvantable tourmente dont la fin glorieuse n'aura pas l'honneur d'un défilé militaire, alors que chaque 14 juillet est prétexte à parade et à invitations
Les souffrances d'une nation ne se balayent pas au motif de courtoisie envers l'ancien ennemi, les Anglais n'ont pas hésité à commémorer Trafalgar en présence de Michèle Aliot Marie et Waterloo est perpétué chaque année
D"ailleurs , promener Angela à Rethondes , n'est ce pas humilier son pays ?
Alors , assez de pudibonderie politique, la France et son Histoire d'abord
Images insupportables ? images sacrées
Les maris et les frères sur le front, les femmes de la campagne prirent leur place, et celle des villes entrèrent à l'usine :travaux rudes ou pénibles , elles assumèrent . Tenir en vie un pays entier , quel hommage ne devrait on pas leur rendre ....qu'attendent les "femmes actives " et revendicatives d'aujourd'hui pour glorifier les prouesses de leurs arriere grands mères ? ?
Infirmières dévouées aux postes avancés ou dans les hôpitaux , brancardiers sous les balles ou au volant , aumôniers téméraires et vigilants , mesurons nous bien leur action pendant et apres les combats ?
Oubliés aussi les animaux , soldats , guetteurs, porteurs , secouristes sans le savoir, si précieux que par reconnaissance on leur a élevé des statues ....
Ces images qui nous arrachent des larmes , visage de la France brave , vaillante , endurante , persévérante , intelligente ! pays vainqueur, soyez en les gardiens , chacune raconte en silence une histoire
fbr 4 novembre 2018