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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 04:36

DES DEMOISELLES DE SAINT CYR à NOS GRANDS SOLDATS

      

                          

 Une  belle histoire réunit ces deux images : de   1686  ,  dit Grand Siècle, à nos jours d ' incertitude                                       

 

                                           Louis XIV  1638  1715

Françoise d'Aubigné,  1635-1719 future madame de Maintenon, avait eu une jeunesse  pauvre ,triste et difficile  :  ce souvenir douloureux  lui donna l'idée de fonder un pensionnat pour  l'accueil et l'éducation de jeunes filles  de la noblesse  orphelines d'un père tombé au combat, dont les familles, notamment en province ,  n'avaient pas de fortune. Devenue marquise de Maintenon ,  épouse morganatique de Louis XIV , elle fonda en 1686 la maison royale de Saint Louis , à Saint Cyr ,  village du nom d'un enfant chrétien de trois ans martyrisé avec sa mère au IV° siècle , auquel s'ajouta  en 1156  le monastère  de Notre Dame des Anges , grâce auquel  Saint Cyr put grandir et prospérer.

 

 

 

 

Françoise d'Aubigné , instruite et cultivée ,tres jeune épouse puis veuve  du  célèbre  poète Scarron , apprécié de la Cour,  avait été nommée gouvernante des enfants du roi et de madame de Montespan ; tout naturellement reçut elle la mission de l'organisation de la maison de Saint Louis  , construite par Hardouin Mansart  à la demande de Louis XIV

 

 

 

 

 

                                           Vue (presque ) aérienne du XIX° siècle

                                    

 

 

 

 

Une organisation rigoureuse  répartissait les élèves , plus de deux cents ,  par tranches d'âge , en divisions tenues par deux maitresses sélectionnées pour leurs capacités , avec horaires  et emploi du temps précis  ; le port d'une robe de tissu simple ,les cheveux serrés par un  ruban de couleur différente désignaient la section  à laquelle appartenaient les élèves  Apprendre était règle d'or , mais aussi  rigueur et discipline , outils de formation du caractère et d'une vie droite .

 

 

 

 

Lire et écrire parfaitement , puis  maitriser calcul , histoire , géographie et musique formaient le socle d'une instruction  solide qui  permit à ces jeunes filles de jouer des oeuvres de Corneille ,puis de  Racine  ,qui écrivit à  leur intention Esther et Athalie , dont elles fient le succès ,  et Lully composa  pour elles    Grand Dieu sauve le Roi , prière pour la guérison du monarque   , chant repris plus tard par l'Angleterre comme hymne national.....Cela  rappelle l'essor , au même moment , de l'Ospedale de la Pieta   de Venise  qui recueillait les fillettes abandonnées pour les protéger et les instruire ,  dont Vivaldi fit d'authentiques musiciennes , au point que les parents fortunés y inscrivaient  leurs héritières .

 

                 Racine fait  répéter  son " ESTHER "  devant le roi et madame de Maintenon

La bienfaitrice disposait dans les lieux d ' un appartement privé qu'elle occupait souvent ,

où elle se retira  et mourut après avoir quitté Versailles au décès de Louis XIV  en 1715

  

 

                                                                                                   

           

                                                                                                                       

      

             

                 

 

  Visite de Louis XIV  à la Maison de Saint Louis    , oeuvre de Mansart                                                                          

Il fallait bien qu'un jour  les   Révolutionnaires  passent par là, pour emporter mobilier , bibliothèques ,objets de culte et dégrader les bâtiments , laissés vides , puis de 1793 à 1798  utilisés comme hôpital militaire  ; l'abbaye  Notre Dame des Anges fut dévastée .

 

Mais Bonaparte , que son grade avait  fait voyager , et que l'Ancien Régime n'offusquait pas , bien au contraire,  décida d'imiter cette  Maison royale de Saint  Louis , dont sa soeur Elisa avait été l'élève , de deux façons : par la création de  pensionnats des demoiselles de la Légion d'honneur  pour  les filles de récipiendaires de cette décoration  , puis un autre pour leurs  orphelines  . Le décret fut signé le 15 décembre 1805 pour le pensionnats  , celui de la création de l'orphelinat le 15 juillet 1810 

Les pensionnats s'établirent au chateau d'Ecouen entre  1805  et 1814 , puis de 1850 à 1962  et dès  1807  dans  cloitre de l"Abbaye de Saint Denis , reconstruit dès 1700  par Robert de  Cotte ,puis  par les Gabriel père et fils 

Admises entre sept ans et dix ans  , les demoiselles devaient  quitter l'Ecole quand elles atteignaient  vingt et un ans .Les  orphelinats furent créés entre 1811 et  1813 à Paris , à Fontainebleau et à Saint Germain en Laye

 

 

 

 

Chateau d'Ecouen , construit  à partir de 1538  par Jean Bullant , sur l"emplacement d'une forteresse médiévale ,   pour Anne  de Montmorency .Entré par héritage dans la famille de Condé après la trahison  du connétable , confisqué à la Révolution , il est  devenu grâce à André Malraux musée de la Renaissance en 1962

 

 

 

 

 

Bâtiments  de Saint Denis , construits au XVIII ° siécle sur l'emplacement de l'abbaye médiévale  ,  utilisés comme hôpital militaire , donc préservés des ravages révolutionnaires , puis choisis par Napoléon pour accueillir les pensionnaires .

 

 

On ne peut que  déplorer le changement , hors ces lieux  et aux alentours  ,  de cette commune  haut lieu de notre Histoire ; rendons toutefois hommage aux édiles  d'avoir  accompagné le ministère de la Culture dans la restauration de la façade de la basilique, ( financée par mécénat et visites payantes ) ,et de la flèche du massif occidental prévu par l'abbé Suger ,  démontée après des orages dévastateurs , fin du 19° siecle.

 

Pierres et plans ayant été conservés , cette restauration se fait scrupuleusement selon les recommandations de la Charte de Venise de 1964 concernant  les travaux  de restauration sur monuments historiques , et selon  leur état premier , respectée   aussi pour la reconstruction  de la Frauenkirche de Dresde victime du  bombardement anglais, de Saint Malo meme cause , de la cathédrale de Moscou ,du théatre de la Fenice de Venise , entre autres .....

 

Et celle de Notre Dame ??    A bon entendeur salut !...

 

 

                                       La flèche de ia basilique avant 1847

 

Ces institutions furent  bienvenues car la Convention avait dispersé les congrégations religieuses d'enseignement pour les filles , dites "couvents " Il faut noter que l'instruction fut de nouveau confiée à des religieuses en de nouveaux ,établissements. Madame Campan, première femme de chambre de Marie Antoinette apres avoir été lectrice  des filles de Louis XV , non choisie pour accompagner la fuite de la famille royale ,  retrouva la reine aux Tuileries , mais la quitta sur ordre de Pétion  , et  sa maison  ffut  brûlée . Ayant reçu une solide instruction , elle tint un pensionnat jusqu' à ce que Napoléon la convoque pour diriger celui de Saint Denis .

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre grande Histoire prend parfois de petits chemins ; il est vrai que Hélène  Campan avait rencontré le père de Napoléon venu à Paris comme député de la Noblesse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et aussi et  surtout , discipline et rigueur lui tenant à coeur, l'empereur  conçut  l'idée d'une l'Ecole militaire pour donner des officiers à ses soldats ; car ,apres le collège et parfois  de maitres privés ,  l'art de la guerre s'apprenait pour les jeunes nobles  qui lui étaient destinés auprés de leurs pères ou parents, tel le célèbre exemple de Jean le Bon serré de près par son fils à la cruelle bataille de Poitiers 4Père gardez vos à droite ! , père , gardez vous à gauche !"

 

 

                   

                           

 

 

 

  Mais aussi dans des traités et manuels , et dans des  établissements prévus par nos rois

 

 

 

 

 

 

 

Car la guerre est un art , une discipline , une expérience vécue , une épreuve et une fierté .

 

Dans le volonté et l'abnégation , la fraternité et la soumission , dans  la force et dans la souffrance.

 

Ces vertus  , souvent innées , doivent être cultivées , préservées et transmises , en équipe , en un lieu , avec des maitres et des compagnons  ; elles engendrent  le dépassement de soi , parfois jusqu' au sacrifice , aboutissement du devoir jusqu'à son ultime fin .

 

                         https://youtu.bed57DyfjKaEY?list=RDN

                                                     

 

 

 . Relisons   Grandeur et servitude militaires   d'Alfred de Vigny

 

 

 

 

 

                                             Le mot d'ordre : servir son pays                          

          

Et pour les petits esprits qui ne veulent voir , dans la vocation  de nos militaires , que celle de bretteurs , rappelons  la devise

 

               Si vis pacem, para bellum

 

 

 

Mais avant Napoléon  le "bon roi Henri IV  , celui   qui voulait que dans chaque famille de la campagne on puisse "mettre la poule au pot "le dimanche , avait  conçu  la création d'établissements  "où  chacun  pourrait apprendre sciences et vertus nécessaires à une vie droite "

 

 

 

 

                                                Henri IV de Bourbon , roi de France, 1553 - 1610

Celui de La Fléche fut le premier

Antoine de Bourbon et son épouse Jeanne d'Albret séjournaient  souvent avec leur fils ,futur Henri IV , au  chateau de La Flèche, hérité de Charles de Bourbon , construit entre 1539 et 1541

Devenu roi , Henri décida en 1604 d'y installer l'établissement qu'il souhaitait  pour la formation des jeunes nobles  : une  école royale militaire ,et confia son organisation et sa gestion aux  frères Jésuites .

Du XVI° au XVIII° siecle ce collège acquit une grande renommée et accueillit les fils de famille doués , dont Hume et Descartes, qui se félicita  "d'avoir été l'élève de l'Ecole la plus célèbre d'Europe ".

Portée au rang d'Ecole de Cadets en 1694 par Choiseul ,fermée en 1793 par les révolutionnaires, elle fut rétablie en 1808 par Napoléon comme Prytanée militaire ,reconnu  titre officiel en  1982 .  Elle eut toujours une grande réputation ,  résista à l'attaque des Prussiens en 1870 , perdit un grand nombre de maitres et élèves  pendant la première guerre mondiale , tués ou blessés, et fut fermée pendant la seconde.

 

 

                                                      Le portail

 

Les bâtiments sont divisés en deux , une partie  dite quartier Henri IV  classée monument historique avec l'église Saint Louis , l'autre  quartier Gallieni, qui y fut élève, comme avant lui Claude  Chappe, bien  plus tard Jean Claude Brialy , Philippe Baudry , entre autres ....

 

 

 

 

                                         Plan de des bâtiments , agrandis et rénovés en 1695

 

 

 

 

                                                    

 

 

     Eglise Saint Louis

Grand protecteur de nos soldats,  saint Louis accompagne leurs aumôniers , Saint  Georges veille sur les cavaliers comme Saint Michel sur les parachutistes ,sainte Barbe sur les artilleurs , sainte Clotilde sur les aviateurs avec saint Joseph  et saint    Vincent de Paule  sur les marins .

                            cour d'Austerlitz

Puis vint l'Ecole de La Fère   ,  dans le fief  de la tres ancienne et puissante famille de Coucy, celle d'Enguerrand ,un des alliés de Philippe Auguste à Bouvines , " tombée en quenouille "", (sans héritiers mâles ) , dont héritèrent les Bourbon et les Condé.

Le  père de Henri IV  , Antoine de Bourbon , premier prince du sang, naquit en 1518 au chateau du lieu dit La Fère ,  en Picardie , envahie bientôt par les troupes de Charles Quint , ennemi de François 1er , mais reprise par Henri devenu roi en 1596 qui  réunit cette province  au domaine de la Couronne  de France  , et  installa dans le chateau une école de cadets

Puis  Louis  XIV aménagea des casernes pour le logement des troupes  qui devaient  surveiller les frontières  toujours  menacées , que Vauban fortifiait (cf  artcle Vauban sur ce blog )

 

 

                            Baillage de La Fere , dessin daté de 1565

En  1666 , sur les conseils de Mazarin et de Vauban  , le roi  consolida les fortifications  , y établit un arsenal pour expérimenter les effets  des explosifs ,créa une premiere Ecole d'artillerie en 1719 ; à son tour Louis XV une seconde en 17 55 ,  pour la formation des officiers  .

Les cours se donnaient au Vieux Quartier .dans un bâtiment  de l'Arsenal  de 1733 Le lieutenant Bonaparte y apprit son métier . Notons que les régiments d'artillerie  issus de l'Ecole , dont celui de Rochambeau , se distinguèrent lors de l'aide qu'ils apportèrent pour l'indépendance de l"Amérique du nord  sous Louis XVI .

Ceux des cadets de Henri IV à La Fère  ,(titre officiel en 1820 ), avaient lieu dans les  ailes  du vaste " Vieux  chateau  "de 1666 , où naquit  le père de Henri IV , remanié au  19° siecle ,  aménagé  avec  bibliothèque ,  salles de dessin , de physique , de chimie ,de mathématiques et de lithographie  .

Propriété de l'Armée , l'ensemble fut racheté par l'Etat en 1903 , classé Monument Historique en 1965  

 

 

 

 

La " Cinquantaine  ' 'surnom de promotions ,  y prospera ;  voici  celle  de l'année 1973 . Mais hélas .......

 

 

 

 

..........les décisions de suppression de régiments décidées par un gouvernement sous Mitterrand , en 1993  , a chassé  maîtres , éléves  , soldats , officiers  , vidé  les casernes et ruiné les commerçants, premier cas  de la désastreuse désertification du territoire qu'on  nous fait  subir

Un espoir de renaissance vient de surgir: une école privée  Clovis , qui déja accueille  les élèves de cette zone rurale délaissée  ( cf.C Guilluy )  peut acheter les lieux pour une somme symbolique , mais a besoin de soutiens ; une video circule à cet effet, enregistrée par les élèves  :

                     Esperance ruralités    Bienvenue   au Cours Clovis de la Fère

 

 

 

   La   place ne manque pas  dans ce  morceau     d'Histoire

          de France

c                            

 

 

 

 

Revenons au but que Napoléon recherchait  : fonder une Ecole militaire ,

 

 

 

 

qui égalerait celle créée à Paris par Louis XV en 1751 , sur les plans de Gabriel  au Champ de Mars  .renommée Ecole de guerre en 2011, un de nos joyaux , auquel ont accès  les officiers ayant déja subi l'épreuve du feu , y compris ceux d'une autre nationalité .

Un décret du Premier consul daté du 1er mai 1802 regroupe six cent cinquante élèves au chateau de Fontainebleau , qu'ils quitteront en 1808 pour la Maison de Saint Louis , orpheline de ses demoiselles , et rebaptisée Ecole Speciale Imperiale Militaire .

 

                                 
            

Les premiers Cyrards tombés au champ d'honneur furent ceux d'Austerlitz

 

La chute de Napoléon , la Restauration , le drapeau  choisi par Louis Philippe et adopté grâce à Lamartine ne modifierent pas le réglement  ,mais  Napoléon III  l' enrichit en 1855 d'un emblème , choisi lors d'une visite de la reine Victoria à Paris  : le célèbre casoar , (du nom d'un oiseau exotique) , soumis à des critères précis , taille , longueur du plumet obligatoirement de plumes de coq et toujours associé à l'épée

 

De 1815 à 1870 , onze mille élèves furent  formés à Saint Cyr, dont  mille cinq cents tombés au champ d'honneur ; les guerres de Napoléon 1er  et de  Napoléon III engloutirent des promotions , mais laissèrent  tableaux et légendes inoubliables, suivis par les poignants épisodes de la guerre de 1870  , dont voici l épisode douloureux de "Dernières cartouches , bataille de Bazeilles ," guerre France Prusse , et celui du départ des taxis de la Marne

 

Mais le recrutement, même amoindri , ni la flamme ne vacillent , même pas dans le difficile vingtième siècle

Servir  est la devise  , fiére et noble , de ceux dont la patries occupe vie et pensée

Nous le verrons dans les chapitres suivants

 

                    Tableau d'Adolphe de Neuville    d'apes  les récits  des soldats héroiques

 

                                                 Les taxis de la Marne au départ

 

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 1802   Mais avant de poursuivre  , réponse  une question récemment posée :   comment entre t on à Saint Cyr ?

Que la tradition familiale le veuille , ou qu'on en ait le désir , ne suffit pas .....

l'admission a toujours été soumise à sélection , et  il faut préparer un concours , soit dans un des six lycées militaires de France : de Saint Cyr l'Ecole, d'Autun , d'Aix en Provence , l'Ecole des pupilles de l'Air ,le lycée naval de Brest ,le Prytanée national militaire de La Flçche, soit  dans les lycées disposant de classes préparatoires .

Evidemment la sélection intellectuelle est rigoureuse , mais il faut passer aussi de rudes  tests d'aptitude physique et d'endurance . La sortie présente par  classement les valeureux lauréats .

 

                                   

 

 

 

                                  

 

A suivre 

 

fbr  1er février  2020 .

 

 

 

 

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 17:30
Un centenaire éprouvant -1914 -2018 -
Un centenaire éprouvant -1914 -2018 -

Chaque 11 novembre est un jour douloureux ...

Pour ceux qui se souviennent d'un aïeul tombé au champ d'honneur , ou d'un parent ou ami lointain, pour ceux que les mémoires familiales ont imprégnés .
Cette date revient sur notre blog avec les mêmes noms , les mêmes images , poètes , écrivains , musiciens de France , fauchés ou blessés .
Et de tous les fils de France , des campagnes et des villes , si jeunes aux visages parfois enfantins encore, ou déja pères de famille , si graves et si mûrs , simples noms , à ne jamais effacer ! sur la pierre des monuments aux Morts .
A ne jamais oublier ou détruire, les lettres qui racontaient leur combat , leur vie , avec pudeur ou discrétion , pour ne pas aviver les angoisses de leurs proches , les petites cartes postales griffonnées en quelques heures de relève .

Un centenaire éprouvant -1914 -2018 -
Un centenaire éprouvant -1914 -2018 -

Pour ceux qui ont visité Douaumont ....
Jour de douleur, oui , et de reconnaissance .
...

Mais ce centenaire est parfois terni, brouillé , délavé , détourné , comme si l'hommage rendu aux combattants était de trop , comme si leur prodigieuse endurance , leurs épreuves , leur acharnement et leur volonté ne devaient plus être rappelés .
Comme si évoquer leur sacrifice , anachronisme superflu, n'était qu'un refrain démodé .
Comme si les raisons des déserteurs avaient plus de poids , plus de valeur que l’héroïsme et le sacrifice des autres .
Où serions nous si tous avaient pris le même chemin ?

Un centenaire éprouvant -1914 -2018 -

Lisez la lettre du Maire de Verdun , dans sa bouleversante indignation :

Un centenaire éprouvant -1914 -2018 -

Et surtout cette ignominie , de la plume d'un homme qu'on fera entrer au Panthéon en 2015...


On écrit de lui tout et son contraire, mais c'est ce "poème "qu'il faut connaitre , car la douleur dont nous parlons jamais ne pourra justifier ces mots de haine et de mépris .
La France a fait naître d'autres hommes , et la mort non saluée des autorités d'un huitième petit Français au Mali ne permettent pas que des honneurs militaires soient rendus à l'auteur du "poème " Le torche cul" .

" Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tout les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore……....Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
.........Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais a cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
......
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs.

Jean ZAY (extraits du poème )

Le "torche-cul"Le "torche-cul"

Le "torche-cul"

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