Chaque 11 novembre est un jour douloureux ...
Pour ceux qui se souviennent d'un aïeul tombé au champ d'honneur , ou d'un parent ou ami lointain, pour ceux que les mémoires familiales ont imprégnés .
Cette date revient sur notre blog avec les mêmes noms , les mêmes images , poètes , écrivains , musiciens de France , fauchés ou blessés .
Et de tous les fils de France , des campagnes et des villes , si jeunes aux visages parfois enfantins encore, ou déja pères de famille , si graves et si mûrs , simples noms , à ne jamais effacer ! sur la pierre des monuments aux Morts .
A ne jamais oublier ou détruire, les lettres qui racontaient leur combat , leur vie , avec pudeur ou discrétion , pour ne pas aviver les angoisses de leurs proches , les petites cartes postales griffonnées en quelques heures de relève .
Pour ceux qui ont visité Douaumont ....
Jour de douleur, oui , et de reconnaissance ....
Mais ce centenaire est parfois terni, brouillé , délavé , détourné , comme si l'hommage rendu aux combattants était de trop , comme si leur prodigieuse endurance , leurs épreuves , leur acharnement et leur volonté ne devaient plus être rappelés .
Comme si évoquer leur sacrifice , anachronisme superflu, n'était qu'un refrain démodé .
Comme si les raisons des déserteurs avaient plus de poids , plus de valeur que l’héroïsme et le sacrifice des autres .
Où serions nous si tous avaient pris le même chemin ?
Lisez la lettre du Maire de Verdun , dans sa bouleversante indignation :
Et surtout cette ignominie , de la plume d'un homme qu'on fera entrer au Panthéon en 2015...
On écrit de lui tout et son contraire, mais c'est ce "poème "qu'il faut connaitre , car la douleur dont nous parlons jamais ne pourra justifier ces mots de haine et de mépris .
La France a fait naître d'autres hommes , et la mort non saluée des autorités d'un huitième petit Français au Mali ne permettent pas que des honneurs militaires soient rendus à l'auteur du "poème " Le torche cul" .
" Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tout les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore……....Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
.........Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais a cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
......
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs.
Jean ZAY (extraits du poème )