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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 00:30

jaime-le-francais.jpgNous déplorons les menaces qui pèsent sur notre langue, confirmées par les projets de certains ministres et le comportement de responsables de certaines grandes écoles , qui confondent effacement et rayonnement .

 

De toutes les résistances qui voient le jour , laquelle rejoignez vous ?

 

D'Outre Atlantique , ceux qui se souviennent d'avoir été Français , qui veulent toujours parler français ,ceux qui n'effacent pas notre Histoire , la leur , mais la commémorent , vous écrivent .

 

Ce message nous est envoyé par nos cousins du Canada , qui méritent bien de fraternelles réponses

FBR , 10 mars 2013

 



AVRIL 2013 : 350e ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION DU

Conseil souverain de la Nouvelle France

L'ACTE FONDATEUR DE NOTRE EXISTENCE COLLECTIVE

 


Un article paru récemment dans le premier numéro de la revue internationale VERITAS ACADIE(1), de la plume de Maître Christian Néron(2)connu pour sa recherche sur nos institutions civiles, nous apprend que le roi Louis XIV a fait adopter en avril 1663 une ordonnance appelée « Édit de création du Conseil souverain de la Nouvelle- France(3)"

 

. Selon l'auteur, cet édit marque le moment de notre venue au monde en tant que société organisée, en tant que peuple et en tant que nation.


Le Conseil souverain avait été créé pour toute la Nouvelle-France qui comprenait l'ensemble des territoires français en Amérique du Nord. Ces territoires regroupaient, juste avant le traité d'Utrecht de 1713, trois régions distinctes soit l'ACADIE, le CANADA de l'époque longeant la vallée du Saint-Laurent et la LOUISIANE qui incluait le Pays des Illinois descendant le long du Mississippi et de l'Ohio jusqu'au golfe du Mexique(4). Cette « venue au monde » historique dont parle Maitre Néron est significative à la fois pour les Acadiens, les Québécois et les Cajuns, entre autres.

 

Après l'article publié dans sa revue, la Société internationale Veritas Acadie a pris l'initiative de souligner le 350e anniversaire de la création du Conseil souverain. Une cérémonie commémorative aura lieu à la Maison Fornel (9, place Royale, Québec) le mardi 9 avril à 14 heures et se poursuivra à l'extérieur au pied du buste de Louis XIV. La Place-Royale dans le Vieux-Québec est considérée comme le plus ancien établissement français en Amérique.


La Société internationale Veritas Acadie profitera aussi de cette occasion pour effectuer le premier lancement au Québec de la revue Veritas Acadie no 1, revue de 136 pages comprenant, outre l'article sur la création du Conseil souverain de la Nouvelle-France, des contributions sur l'histoire acadienne et la francophonie provenant de France (Scavennec), des États-Unis (Faragher, Anderson, Paradis), du Québec et de l'Acadie. Une allocution de Maître Néron donnera le ton et expliquera la pertinence de cet anniversaire important pour nous, peuples francophones d'Amérique.

 

L'événement est organisé par la Société internationale Veritas Acadie dont l'un des objectifs est de valoriser l'histoire acadienne par des commémorations particulières, avec la collaboration de l'Association Québec-France, les Fêtes de la Nouvelle-France SAQ, l'Association acadienne de la région de Québec et la Coalition des organisations acadiennes du Québec.

 

D'autres détails suivront dans les médias. Entre-temps, pour toute demande d'information, prière de s'adresser à monsieur David Le Gallant, président dela SIVA , au veritasacadie@gmail.com.

 

 

1) Revue d'histoire internationale Veritas Acadie, Acadie Presse. automne 2012, p.104-106

2) Me Christian Néron est diplômé en droit, en histoire et en sciences de l'éducation. Membre du Barreau du Québec depuis 1993, il a publié des monographies sur l'histoire des institutions et sa connaissance du droit colonial anglais l'a amené à s'intéresser aux aspects légaux de la déportation des Acadiens.

3) Voir sur Internet le texte de l'édit royal qui fait partie du domaine public.

4) Portail internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle-France

 

Nouvelle-France1750.png

 


 

Jacques Cartier 

 

Cartier.png

 

 

Né et mort à Saint Malo 1491 1557 ,chargé "de par le Roy (François 1er ) comme capitaine et pilote d'explorer les Terres Neuves ", il a situé le Saint Laurent et ses bras sur de nouvelles cartes , a écrit des "Relations "de ses voyages successifs , qui se sont étendus à la côte de l'actuel Brésil . Il est enseveli comme Duguay Trouin dans la cathédrale de la ville , son souvenir reste marqué par une statue sur un des bastions , dont une copie existe sur la place J..Cartier à Québec .

 

 

Samuel de Champlain 

 

Samuel-de-champlain-s.jpg

 

Né en Saintonge en 1574 , mort à Québec en 1635 , ville qu'il a fondée le 3 juillet 1608 avec le soutien d'Henri IV , apres avoir exploré l'Acadie ," commandant en Nouvelle France en l'absence du cardinal de Richelieu " , (décisilon confirmée par Louis XIII en 1627 ), le Saint Laurent sur les traces de Cartier , donné son nom au lac Champlain .Pionnier de la francisation de ces terres , il revient à Québec en 1632 apres le traité de Saint Germain en Laye . Des statues de lui ont été érigées à Ottawa et bien sûr à Québec .

 

 

N'oublions pas le Marquis de Montcalm , 1712-1759 mortellement blessé à la bataille des plaines d'Abraham ; une copie du monument de Vauvert , à la mémoire de ce ce maréchal de camp pour les opérations en Nouvelle France pendant la guerre de Sept ans , se trouve aussi à Québec

 

Montcalm.JPG

 

Plusieurs navires de guerre français ont porté son nom .

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 13:34

potez25.jpgDans un article du 14 octobre 2011 ," Hernani "se souvenait de l'aventure d'Henri Guillaumet et de son appareil légendaire , un Potez devenu ainsi élément du patrimoine à sauvegarder . 

Il est des prouesses qu'on ne peut oublier : comme celles de bâtisseurs de cathédrales, de leurs peines ,de leurs sacrifices , celles aussi des hommes de volonté et de courage exceptionnels , qui font l'honneur de notre pays .

 

Cette présentation Power Point (PPS) plus récente apporte de saisissantes images à ce rappel , mais aussi des phrases de Saint Exupéry que devraient méditer ceux qui ne lisent plus , et ceux qui ne savent pas vraiment lire car on ne leur en a pas donné le goût.

 

FPR, 5 mars 2001


 saint-ex.JPG

Guillaumet par saint exupéry par Christian  (cliquez sur la photo pour visualiser le fichier)

Pour consultation du fichier en externe et pour le squvegarder sur votre PC
Voir les autres articles du Cercle Hernani sur le sujet :
ici et
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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 08:55

Le 2 décembre n'évoque t il rien pour vous ? Le soleil d'Austerlitz non plus ? 

1003646-Louis_Francois_Lejeune_Bivouac_de_Napoleon_a_la_.jpg

 

"le bivouac à Austerlitz  , peintre Louis LeJeune"  


napoleon_grd.jpg

"Proclamation d'Austerlitz (un clic dessus pour agrandir)"

Bien sûr , si vous disposiez du Malet-Isaac , ou d'autres manuels plus récents . Mais certains quadragénaires ont eu moins de chance, et quant aux adolescents d'aujourd'hui., aussi privés de chronologie que de lecture syllabique, comment s'y retrouveraient ils ?

Qu'on aime ou déteste Napoléon,  certaines dates , tristes ou glorieuses ,  ne peuvent êtres effacées , ou abandonnées à autrui , ce que fit M . Aliot Marie qui se rendit en catimini à la commération de la bataille de Trafalgar le 28 juin 2005 .

 Il est évident , tant les indices concordent , qu'en ces temps de repentance automatique  on s'efforce de gommer tout ce qui dans notre Histoire est grandiose ou chrétien ,genie-du-chistianisme.jpg

bicentenaire  du Génie du christianisme 

tout ce qui relève de la grandeur , de la gloire  ,  de l'identité , au bénéfice de "thèmes "   , de surcroit générateurs  de troubles pendant les cours !  . Ce que désignent   lapidairement A.Finkielkraut , "on produit des handicapés mentaux" et J.P.Brighelli " la fabrique de crétins " ,  est en fait infiniment plus grave . La  "table rase du passé " , évènements  portés hors connaissance des élèves , donc soustraits à la  mémoire nationale ,devient par voie de conséquence négation  de notre identité . Elle tend à formater des électeurs dociles puisque non instruits .

 

Un article de Jean Sevillia concernant les lacunes  des manuels d'Histoire de< France , publié par Le Figaro Magazine et relayé par le site Salon Beige , début août ,n' a pas eu l'audience méritée , vacances obligent . Il a pourtant provoqué l'ire de la gauche  (histoire réac , vague brune etc), mais cinq personnes sollicitées pour un débat contradictoire  avec l'auteur 

 ont refusé , par courage  de leurs opinions sans doute .

Cer ostracisme frappe pareillement les meilleurs de nos écrivains , défunts ou vivants  , les plus courageux  des journalistes  , et depuis qu'on a remplacé Balzac par Madame  Angot , et que le nom de Théophraste Renaudot

statue_Renaudot_-3-.JPG

  statue de Th.Renaudot dans sa ville natale  

fait lever le sourcil , nous vivons assurément , non pas seulement sous la pensée unique , mais dans le stalinisme bon chic bon genre .

 

A moins que .....?

Relisez "Le Cardinal d'Espagne " d'Henri de Montherlant .Acte III , scène 2

 "Vous ne savez pas ce que c'est qu'être gouverné par l'ennemi . Non pas l'ennemi ouvert , qui vous piètine à la face de Dieu sous sa botte . Mais l'étranger établi là légalement ."

 

6 décembre 2012

Qui veut casser l'histoire de France ?

 

Le Figaro Magazine - 24/08/2012

 

L'absence de l'histoire en terminale scientifique est la manifestation la plus éclatante de la dégradation de cette matière dans le cursus scolaire. Mais le problème de l'histoire à l'école ne tient pas seulement au nombre d'heures de cours. L'orientation des programmes est en cause, et le politiquement correct n'y est pas pour rien.

 

 

 

Ils ont tué l'histoire-géo », accuse-t-il. Laurent Wetzel a été professeur agrégé d'histoire, de géographie et d'éducation civique, puis inspecteur pédagogique. Mais ce normalien est aussi un ancien élu local - il a été maire de Sartrouville et conseiller général des Yvelines - dont les combats ne furent pas académiques. L'essai qu'il publie aujourd'hui (lire page 23), argumenté et même technique, ne fait donc pas de cadeau à l'Education nationale. Depuis la dernière réforme en date, rappelle l'auteur, l'histoire et la géographie ne font plus partie des disciplines obligatoires pour les terminales scientifiques. En 2011, poursuit-il, l'agrégation d'histoire a offert à commenter un texte médiéval qui était un faux. Les programmes élaborés depuis 2008 par le ministère, ajoute Laurent Wetzel, comportent d'inexcusables erreurs et omissions... Autant de faits qui, cumulés, donnent la tendance : l'enseignement de l'histoire, en France, court au désastre.
Dans un autre livre à paraître d'ici peu,
Vincent Badré, un jeune professeur d'histoire-géographie, dresse le même constat (lire page 24). Son ouvrage aborde le sujet à travers un panorama des programmes et des manuels scolaires montrant que la façon dont ceux-ci sont conçus et rédigés, majorant telle époque ou passant telle autre sous silence, magnifiant tel personnage ou occultant tel autre, influe en profondeur sur notre représentation du passé. Ainsi les générations des années 1970 et 1980 n'ont-elles pas la même conception de l'histoire de France que leurs aînées des années 1940 et 1950, parce qu'elles n'ont pas reçu le même enseignement, ni utilisé les mêmes manuels.
Les programmes ? Ceux qui sont en vigueur ont été élaborés par les services de la Rue de Grenelle entre 2006 et 2008. A l'école primaire, l'élève est censé étudier les grandes périodes historiques et la géographie française. Au collège, il doit ensuite parcourir l'histoire de l'Occident, de l'Antiquité au XXe siècle, avec chaque année une initiation aux mondes extérieurs : la Chine des Han ou l'Inde des Guptas en sixième, un empire africain (Mali, Ghana, Songhaï ou Monomotapa) en cinquième, la traite négrière en quatrième. Au lycée, le cursus prévoit la reprise du programme du collège, mais sous l'angle d'éclairages thématiques tels que « L'invention de la citoyenneté dans le monde antique » ou « Croissance économique et mondialisation ».
Pour les lycéens, un découpage de ce type suppose que les acquis de l'école primaire et du collège aient été réellement assimilés. A ce titre, le programme actuel a été d'emblée contesté, nombre d'enseignants lui reprochant son caractère théorique, pour ne pas dire utopique. Mais son architecture générale a été bousculée, qui plus est, par la décision prise en 2009,
Luc Chatel étant ministre de l'Education nationale, de supprimer l'histoire en terminale S. Cette mesure absurde a eu pour conséquence de condenser sur l'année de première le programme qui occupait auparavant deux années. A raison de deux heures de cours par semaine, le lycéen qui prépare le bac de français est tenu, en histoire, de s'initier à la période qui court du milieu du XIXe siècle aux années 1960. Soit l'industrialisation de la France (et de l'Europe), la montée des nationalismes, la colonisation, deux guerres mondiales, le totalitarisme... Un champ si large qu'il devient même difficile de ne faire que le survoler, comme en conviennent tous les profs. Sur les forums d'internet, ce programme de première déclenche d'ailleurs de furieux débats au sein de la corporation enseignante.

En dépit du discours officiel, la chronologie n'est toujours pas rentrée en grâce

Vincent Peillon, nouveau ministre de l'Education nationale, a annoncé son intention de rétablir l'histoire pour les terminales scientifiques. Cette décision, si elle est effectivement prise, réjouira, par-delà les clivages politiques, tous ceux qui sont conscients de l'enjeu d'une telle mesure. Mais les programmes posent néanmoins d'autres problèmes dont les racines remontent aux choix pédagogiques opérés dans les années 1970-1980. Or ces choix, dont les mandarins de l'inspection générale d'histoire-géographie, derrière Laurent Wirth, leur actuel doyen, se considèrent les gardiens, nul n'a l'intention, Rue de Grenelle, de revenir dessus.
Ainsi, en dépit du discours officiel qui prétend le contraire, la chronologie, condamnée il y a plus de trente ans au nom d'une approche thématique et transversale de l'histoire, n'est-elle toujours pas rentrée en grâce. N'importe quel assistant de faculté peut raconter d'édifiantes anecdotes à ce sujet, beaucoup d'étudiants de première année hésitant à situer les Mérovingiens par rapport aux Carolingiens ou peinant à aligner correctement la liste des régimes politiques français du XIXe siècle, du Premier Empire à la IIIe République. Et encore s'agit-il de jeunes attirés par l'histoire ! En première, le découpage thématique a ceci d'aberrant, par exemple, que le programme prévoit un module sur « La guerre au XXe siècle » qui précède celui qui concerne « Le siècle des totalitarismes ». Or comment comprendre la guerre de 1939-1945 sans connaître Hitler ?

A ces critiques, Laurent Wirth, qui a présidé à l'élaboration des nouveaux programmes, rétorque que les élèves ont reçu un enseignement chronologique suffisant de la sixième à la troisième. Mais outre que le séquençage de l'histoire, tel qu'il est pratiqué au collège, est contestable par les impasses qu'il opère, qui peut croire que des sujets entrevus à 12 ou 13 ans constituent des connaissances suffisantes pour le bac ? Ajoutons que, au collège comme au lycée, sous prétexte d'initier les élèves à la critique des sources, b.a.-ba méthodologique de l'historien, on les fait travailler sur de sacro-saints « documents » qu'ils n'ont en réalité ni la culture ni la maturité nécessaires pour analyser, et qu'ils n'en tirent que l'interprétation donnée par le professeur ou le manuel. Si l'objectif est d'éveiller la curiosité individuelle, c'est raté.
L'histoire, donc, est mal enseignée à l'école, même s'il existe toutes sortes d'exceptions et que des centaines d'excellents professeurs ne se découragent jamais. C'est d'autant plus paradoxal que la France peut se targuer de posséder (encore) une des meilleures écoles historiques du monde, et que les Français ne cessent de manifester leur goût pour l'histoire. Selon un sondage paru en 2009 dans Historia, nos compatriotes sont même 82 % à s'y intéresser, ce pourcentage se décomposant en 26 % de passionnés, 24 % de curieux et 32 % d'amateurs ; seules 18 % des personnes interrogées s'avouaient réfractaires à la connaissance du passé. Il suffit de regarder autour de nous : monuments et spectacles historiques ne désemplissent pas, les films historiques rencontrent leur public, les livres d'histoire résistent mieux que d'autres à la crise, et les journaux se dotent tous de suppléments dédiés à l'histoire - Le Figaro Histoire, lancé avec succès au printemps dernier, en témoigne.
Si les méthodes sont en cause, le contenu de l'enseignement aussi pose problème. Il y a un an,
Dimitri Casali, un ancien professeur d'histoire, aujourd'hui éditeur, publiait un Altermanuel d'histoire de France (Perrin). Ce livre, qui valut à son auteur des affrontements homériques avec les tenants de la pédagogie officielle, mettait en valeur, sur un mode didactique, les périodes ou les grands personnages qui, dans les programmes du collège (de la sixième à la troisième), de Clovis à Saint Louis et de Louis XIV à Napoléon, ont disparu ou dont le rôle a été minimisé. Dimitri Casali, en cette rentrée 2012, revient en scène avec un essai polémique où il accuse l'Education nationale de « sacrifier notre patrimoine historique au nom de la repentance et du politiquement correct ». Exemples à l'appui, cet anticonformiste incrimine l'école de vouloir faire des élèves, sous couvert d'ouverture au multiculturalisme, des « citoyens du monde » plutôt que « des citoyens aimant leur pays » (lire page 25).

Le projet de la Maison de l'Hstoire de France abandonné pour des raisons budgétaires ? ou ideologiques ?

L'esprit avec lequel une société aborde son passé en dit beaucoup sur elle. Les multiples controverses touchant à l'histoire auxquelles nous avons assisté récemment l'illustrent à merveille. Voir la Maison de l'histoire de France. Lancé par Nicolas Sarkozy, ce projet avait suscité une vive opposition au prétexte que Paris compte plusieurs musées de l'histoire de France et que trouver un espace libre au coeur de la capitale pour installer cette nouvelle institution n'allait pas de soi. Mais s'y ajoutait une dimension idéologique, dans la mesure où certains adversaires du projet lui reprochaient de servir « une histoire identitaire ». Conçu autour de l'idée de nation, ce nouveau musée, affirmaient ses détracteurs, instrumentaliserait à des fins politiques la notion d'« identité nationale » que le chef de l'Etat tentait alors de remettre au goût du jour en lançant, en 2009, le débat que l'on sait.

Au mois de juillet dernier, devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture du gouvernement Ayrault, annonçait, en attendant l'arbitrage présidentiel, un moratoire sur la Maison de l'histoire de France. Les impératifs budgétaires risquent fort d'enterrer le projet. Mais la ministre de la Culture, quelques semaines plus tôt, avait laissé entendre que ledit projet évoquait le ministère de l'Identité nationale des débuts du quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce qui le condamnait ipso facto. François Hollande, on le sait, se demande comment relancer la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. La fréquentation de ce musée, créé sous la présidence de Jacques Chirac dans un bâtiment qui abrita jadis le musée des Colonies, reste désespérément en deçà des espérances de ses concepteurs. Sacrifier la Maison de l'histoire de France et relancer la Cité de l'histoire de l'immigration, c'est ce qu'on appelle un choix...

L'enseignement de l'Histoire subit l'influence du mullticulturalisme

Les opposants à la Maison de l'histoire de France affirmaient que ce projet relevait d'une « histoire officielle ». Qu'il n'appartienne pas à l'Etat de décréter quelle est la vérité historique, c'est l'évidence. Les diatribes contre « l'histoire officielle » ont ceci d'hypocrite, cependant, qu'elles ignorent - ou feignent d'ignorer - qu'il a toujours existé une histoire officielle, en France, des origines du pays à nos jours. Soit de manière active, quand l'Etat diffusait consciemment une certaine vision du passé dans le but de légitimer son pouvoir, ce qui s'est vu sous la monarchie comme sous la République. Soit de manière passive, quand l'Etat laissait s'installer dans ses rouages des réseaux décidés à utiliser leur position institutionnelle pour imposer une certaine interprétation du passé, version devenue officielle à force d'être dominante. Or, c'est dans ce dernier cas de figure que nous nous trouvons.

L'histoire scolaire, depuis Jules Ferry jusqu'aux années 1960, était dominée par le roman national républicain. Celui-ci racontait une histoire qui était l'histoire de la France et de ses héros, de Vercingétorix à Clemenceau. Sur le plan scientifique, ce récit, aujourd'hui, est pour partie caduc : c'est ainsi que les progrès de la recherche, et notamment de l'archéologie, ont radicalement modifié, au cours des vingt dernières années, ce que nous savons des Gaulois. Ce roman national, cependant, conserve largement, pour une autre partie, sa validité historique, dans la mesure où il met en lumière, au-delà des différences d'époque et des ruptures, les continuités qui caractérisent la France, communauté réunie autour d'un Etat, monarchique puis républicain, du Moyen Age à nos jours. Sur le plan politique, ce récit historique, naguère, poursuivait un but : unir les petits Français, quelles que soient leurs origines, dans une vision commune de leur pays.

Or, c'est précisément cette proposition que déclinent aujourd'hui les programmes scolaires. On peut y voir le fruit d'une évolution historiographique, les travaux contemporains ayant remis en cause, comme on vient de le dire, certains partis pris de l'histoire de France façon Lavisse. On doit cependant y voir également, multiculturalisme oblige, l'effet d'un changement de valeurs. Là où l'école d'autrefois parlait nation, patriotisme et assimilation, celle d'aujourd'hui parle mondialisation, ouverture des frontières et droit à la différence. Non seulement le roman national a été abandonné, mais il est en passe d'être stigmatisé parce qu'il manifesterait - horresco referens - une « passion identitaire ».

Or les Français , dans leur majorité , aiment l'Histoire .En 2012 , quatre millons de spectateurs ont été recensés en 2012 pour "Des racines et des ailes ", sans compter les chaînes spécialisées .

Si l'histoire est une science, les historiens sont des citoyens qui ont leurs opinions comme les autres. Or chez beaucoup d'entre eux, celles-ci épousent l'air du temps. Les citoyens réfractaires, dès lors, sont suspects. On l'a vu, au début de l'été, quand les élus PCF-Parti de gauche du Conseil de Paris s'en sont pris à Lorànt Deutsch, l'acteur ayant eu le front de défendre, dans son best-seller Métronome, où il s'est fait historien du dimanche, une vision du passé de Paris et de la France que ses détracteurs qualifient de « réactionnaire »... L'affaire a fait flop, mais l'extrême gauche intentant un procès en idéologie, c'est l'hôpital qui se moque de la charité.

Une immense majorité de Français, au-delà de la droite et de la gauche, aime l'histoire, et donc l'histoire de leur pays. Ils ne refusent nullement de s'ouvrir aux autres, mais sentent intuitivement que la première condition pour s'ouvrir aux autres est de se bien connaître soi-même. L'avenir de l'histoire à l'école ne dépend pas uniquement de directives ministérielles. Il est lié à la volonté et à la capacité de notre société de répondre à des questions toutes simples :

 Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où voulons-nous aller ?

Jean Sévillia

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 23:37

Poilus à Verdun 1916A nos arrière grands pères , grands oncles , ou grands pères et grands oncles pris dans la tourmente de Verdun , du Chemin des Dames , de la bataille de la Marne , à leurs lettres qui attendent encore , serrées d'un ruban , dans nos tiroirs , nous devons plus qu'un souvenir de pitié et de piété pour ce qu'ils ont enduré , surmonté , ce qu'ils nous ont donné ; à ces photos pâlies qui en témoignent , nous devons plus qu'un geste de respect : en parler toujours et encore , afin que l'oubli ne tue pas ceux qui sont revenus autant que ceux qui sont tombés .Envers ces femmes qui attendaient ces lettres , en ville ou à la campagne , et que leurs pas portaient , à l'heure de l'affichage , vers les listes de tués ou disparus , nous avons le même devoir .

 

Car la mort n'existe que lorsque tout récit s'est éteint , lorsque l'oubli efface définitivement tout souvenir , toute image , toute connaissance , racines délitées qui ne lanceront plus aucune pousse vers la lumière et la vie .

 

 

N'oublions pas ces "cibles prédestinées ", les écrivains Alain Fournier , fauché le 22 septembre 1914 à vingt neuf ans

Charles Péguy, tombé le 5 septembre 1914 à plus de quarante ans.

 

Augustin Cochin, historien de la révolution française , né en 1876 , tué le 8 juillet 1916.

 

Guillaume Appolinaire , mort de ses blessures le 8 novembre 1918.

 

N'oublions pas non plus les survivants et témoins Roland Dorgelès , Georges Bernanos , réservistes volontaires pour le front,comme le pacifiste H.Barbusse, Blaise Cendrars , engagé volontaire dans la Légion étrangère ,Drieu la Rochelle retournant au front apres chaque blessure ; les compositeurs Maurice Ravel , réformé et enfin accepté comme brancardier , et Claude Debussy (Claude de France !) mort en mars 1918., profondémént éprouvé par ces années .

 

Françoise Buy Rebaud

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 18:45

 

J.Gérôme , membre de l'Académie des Beaux Arts -Vesoul 1824,Paris 1904Rien n’est définitif en histoire, même quand l’histoire traite de l’art, matière dans laquelle ce qui nous est et a été enseigné n’est pas écrit pour l’éternité, de sorte qu’il est probable que d’éminentes célébrités actuelles seront oubliées dans quelques décennies comme des inconnus d’aujourd’hui seront tenus après-demain pour des maîtres. Pendant trois siècles, les Italiens et les Français ont rejeté l’art gothique ou dit gothique par mépris et polémiquement, parce que cet art était supposé être propre aux Goths, autrement dit aux barbares, alors qu’il est une des formes les plus réussies de l’art français, y préférant l’art antique ou l’art classique inspiré de l’Antiquité. C’est Chateaubriand et les romantiques qui ont heureusement réhabilité cet art. Pendant près de trois siècles, un des plus grands peintres français (en réalité il était lorrain), Georges de La Tour, a été totalement oublié et ses tableaux attribués à d’autres, avant qu’il ne soit redécouvert dans la première moitié du XXe siècle.
 

De même, les peintres du XIXe siècle qui n’étaient pas impressionnistes ou qui ne tablaient pas sur la seule couleur pour faire surgir sur une toile des formes, restant fidèles au dessin, à la composition, au sujet, et qui maîtrisaient parfaitement leur métier appris à l’Académie, dans des Ecoles des Beaux Arts ou dans des ateliers de peintres expérimentés, ont connu le même sort que La Tour. A la fin du XIXe siècle, ils ont été nommés pompiers, à la fois pompeux, admirateurs de l’art antique, d’archéologie et de Pompéi, et soucieux de représenter tous les détails des casques et des costumes des soldats de l’Antiquité ou des siècles classiques, casques ressemblant à ceux des sapeurs pompiers de la seconde moitié du XIXe siècle : « L’artistepompier n’est pas seulement celui qui coiffe ses héros de casques éclatants, c’est l’artiste prétentieux et vain qui use d’un style ampoulé, d’un style pompeux », écrit en 1984, dans Peut-on parler d’une peinture « pompier » ?, Jacques Thuillier qui a été l’un des premiers en France à protester contre l’injustice faite à ces peintres dits aussi académiques. De fait, leurs tableaux n’ont plus été exposés nulle part, sauf aux Etats-Unis d’Amérique, et ils ont été relégués dans les caves des musées, n’étant même pas mentionnés dans les ouvrages d’histoire de l’art écrits dans les années 1920-1970, toute la peinture du XIXe siècle se ramenant aux impressionnistes et à ceux des peintres antérieurs, comme Delacroix ou Turner ou Corot, qui pouvaient être tenus pour des précurseurs de l’impressionnisme. Les auteurs de dictionnaires valident cette ignorance méprisante quand ils définissent le sens de l’adjectif pompier : « Beaux Arts, adjectifet substantif, peintre et, plus généralement, artiste ou écrivain qui traite de sujets conventionnels et grandiloquents dans un style académique et prétentieux » ; et par extension « adjectif, qui est à la fois démodé, banal et ridiculement emphatique ».
 

Il faut rendre ici hommage au grand historien de l’art, Jacques Thuillier, né en 1928, professeur honoraire au Collège de France, spécialiste de la peinture française, de Georges de La Tour, de Nicolas Poussin, qui a réhabilité en 1984, quelque vingt ans après les Américains, l’art, dit pompier, dans un ouvrage admirable, assez bref, publié en 1984 aux P.U.F. sous le titre Peut-on parler d’une peinture « pompier » ?, ainsi qu’aux concepteurs du Musée d’Orsay qui ont eu le courage d’aller à contre-courant et l’audace, ou l’insolence, de sortir des caves des musées quelques-uns des tableaux de Thomas Couture, William Bouguereau, Alexandre Cabanel et Jean-Léon Gérôme, pour les exposer dans les salles du rez-de-chaussée, à droite, en face de ceux qui sont tenus pour faire ou avoir fait l’histoire de la peinture, Courbet, Corot, Cézanne, Manet, etc. Ces faits montrent que l’histoire de l’art, telle qu’elle est établie depuis un siècle environ, est hémiplégique, partiale et assez scandaleusement injuste à l’encontre des peintres taxés d’académisme, mais qui s’inscrivent dans l’histoire de l’art français ou de l’art le plus spécifique de notre pays, l’Académie ayant été fondée en 1648 sous le titre d’Académie royale de peinture et de sculpture, entre autres raisons, pour libérer les peintres de chaînes des métiers du Moyen Age et de l’Ancien Régime, corporations, jurandes et maîtrises, un des premiers directeurs de cette Académie ayant été le peintre Charles Lebrun. 

 

Les amateurs d’art qui ont visité le Musée d’Orsay entre le 19 octobre 2010 et le 23 janvier 2011 ont eu l’occasion et la chance, mais quarante ans après les Américains (exposition de Dayton, Minneapolis et Baltimore en 1972 et 1973), de voir enfin réunies dans un même lieu et admirablement bien présentées les principales œuvres de Jean-Léon Gerôme (1824-1904), le peintre, dit pompier, le plus haï, le plus méprisé, le plus méconnu de France, mais l’un des grands maîtres avec David et Ingres de la peinture dite académique, c’est-à-dire de la peinture la plus spécifiquement française qui soit ; et ils ont pu éprouver, devant des tableaux époustouflants de métier, de savoir faire technique, de maîtrise du langage de l’image, de culture, de sens du théâtre, une des émotions esthétiques les plus vives de leur existence, émotion exacerbée par le fait que les sources de cette émotion leur ont été longtemps cachées. Il n’est pas dans notre intention de rabaisser les impressionnistes, mais quand on voit les grandes compositions de Gérôme, on comprend que d’innombrables amateurs leur aient préféré des tableaux de Gauguin ou Cézanne ou Sisley ou Signac, qui leur ont paru moins difficiles à réaliser, plus à leur portée, plus simples, leur donnant le sentiment, sans doute faux, qu’eux, les amateurs, pourraient en faire autant, alors que la perfection du dessin chez Gérôme et son sens des volumes leur étaient inaccessibles, et surtout qu’il n’était nécessaire d’avoir suivi une longue formation en atelier pour étaler des taches de couleur vive sur une toile ; en bref, qu’avec Gérôme, l’art serait toujours une affaire de travail, de maîtrise, de long apprentissage, alors qu’avec les modernes, tout le monde pourrait être artiste, même l’homme de la rue.
 

Les principales qualités de sa peinture sont, comme chez tous les peintres de l’Académie et les professeurs à l’Ecole des Beaux Arts d’alors, la sûreté et la souplesse du trait, qui n’est jamais dur, le sens des volumes, le réalisme dans la représentation des corps (mains, pieds, bras, visage, coiffure, regard, etc.) toujours idéalisés, la volonté de traiter un sujet historique, mythologique, religieux ou social, comme le faisaient les écrivains ou les musiciens de leur époque, et surtout la précision archéologique avec laquelle sont restitués les costumes, les coutumes, les monuments, les décors de l’Antiquité ou ceux de l’Orient – toutes qualités qui sont déconsidérées chez les modernes.

 

Jean_leon_gerome_combat_de_coqs.jpg

 

Jeunes grecs faisant battre des coqs, 1847

 

 

Ce pour quoi Gérôme mérite d’être réintégré dans le panthéon des peintres français, c’est son sens de l’image, c’est-à-dire son talent à mettre dans une toile de quelques mètres carrés un condensé de vérité et d’humanité, loin de la pompe qui lui est injustement reprochée, et de reproduire par la lithographie les images, afin qu’elles soient achetées par un large public, lequel, grâce à ces reproductions, a eu accès à quelques-unes des toiles les plus connues de Gérôme. De ce point de vue, il est un précurseur d’Andy Warhol, mais à la différence de Warhol, Gérôme ne se définit pas comme un « artiste financier ». Il n’a pas un goût du lucre ; il a seulement voulu réconcilier, grâce à son beau-père Goupil qui a diffusé ses lithographies, l’image et l’art : l’image qui a été pendant de longs siècles, en particulier sous l’espèce de l’icône ou de l’image pieuse, le seul contact que des millions de Français ont eu avec la peinture ou les arts plastiques et l’art proprement dit, traitant dans des compositions réfléchies des sujets à forte signification historique ou humaine, l’image et l’art ayant été longtemps pensés comme antinomiques.

 

Comme de nombreux peintres, écrivains, musiciens de son temps, Gérôme a effectué plusieurs voyages en Orient (Egypte, Syrie, Jordanie, Jérusalem, Liban, Turquie actuelle), d’où il a rapporté d’innombrables vues et tableaux, ce qui lui a valu a posteriori et lui vaut aujourd’hui encore l’accusation non fondée et purement fantasmatique de complicité avec l’impérialisme et le colonialisme. Rappelons qu’entre 1862 et 1881, et jusqu’en 1920, l’Orient qu’il visite est placé, l’Egypte en particulier, sous la coupe d’une grande puissance impériale et coloniale et soumis à l’ordre le plus injuste qui soit, mais que cette puissance impériale n’est ni la France, laquelle fait même figure de puissance libératrice potentielle, ni la Grande-Bretagne, mais l’Empire ottoman, et que Gérôme n’a jamais fait allégeance à cet Empire, à la différence de quelques autres écrivains orientalistes, lesquels, eux, échappent à la vindicte anticolonialiste ou postcoloniale. Les accusateurs de Gérôme reprennent à leur compte les thèses exprimées par l’Américain Edward Saïd (1935-2003), professeur à l’Université de Columbia et auteur en 1978 de De l’orientalisme ou l’Orient créé par l’Occident (traduit en français en 1980). La volonté de Saïd et de ceux qu’il inspire est de discréditer le point de vue et le regard des Occidentaux sur l’Orient, afin d’y ôter toute légitimité ; bref d’imposer un tabou symbolique qui pose que seul un musulman a le droit de parler de l’islam et un Oriental de l’Orient.

 

 

Jean-Leon_Gerome_001.jpg

 

Gérôme, Marché aux esclaves du Caire

 

 

Cette thèse totalitaire est source d’interdits ou de censure. On comprend qu’elle soit opposée à Gérôme, car ce dernier a peint dans les années 1860, lors de son premier voyage en Egypte, un chef d’œuvre de peinture, mais aussi de vérité dévoilée et « d’engagement », qu’il a intitulé Le marché aux esclaves. La scène, située au Caire, montre des marchands et des clients tâtant la dentition d’une femme nue à la peau claire, de type européen, serbe ou sans doute circassienne, puisque ces provinces de l’Empire ottoman étaient les lieux où étaient razziés des hommes, des femmes, des enfants qui étaient ensuite vendus sur les marchés d’Istanbul ou du Caire. Ce que montre Gérôme, et dans la vérité nue et horrible des faits, c’est que l’islam a légitimé et encouragé l’esclavage, non seulement la vente d’êtres humains, mais la razzias d’êtres humains, que l’esclavage a longtemps prospéré dans les pays d’islam, qu’il n’y est pas totalement éradiqué, et qu’il a pris des proportions inconcevables partout ailleurs, lesquelles, s’il avait touché la France pendant la même durée et avec la même amplitude, auraient condamné notre pays à l’enfer des nations maudites. Et si la femme en vente est nue, ce n’est pas, comme le prétendent les accusateurs de Gérôme, pour émoustiller le spectateur occidental ou exciter sa libido malade (d’ailleurs ce tableau n’a quasiment jamais été montré avant cette exposition), mais pour exprimer l’avidité pornographique avec laquelle les marchands d’esclaves et leurs clients s’approprient un corps, tenant la femme pour du ventre à mettre bas de la progéniture, comme ils s’approprieraient une chose avec laquelle ils espèrent gagner de l’argent. C’est le tableau le plus insolent, le plus fort, le plus vrai qu’ait peint Gérôme ; et ce n’est pas un islam pittoresque ou de pacotille qui est montré, mais un islam dans sa brutalité à nu. On comprend pourquoi, pendant un siècle, il nous a été interdit de voir les tableaux de Gérôme.

 

Jean-Gérard LAPACHERIE 

J.G.Lapacherie est professeur de Lettres à l 'Université de Pau.

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 04:48

La récidive , phénomène en expansion , se manifeste derechef dans les jardins du château de Versailles avec un nouvel exemplaire d'art moderne : les gigantesques assemblages de métal rouillé de Bernar (sic ) Venet ," sculpteur-plasticien " français qui vit à New York .

 

L'opération s'étend au domaine de Marly, mais la province n'est pas encore concernée : en raison du moindre nombre de visiteurs certes , mais aussi par crainte de manque d ' admirateurs brevetés.

 

Ici une des ferrailles du site de l'exposition

 

Ici une des ferrailles du site de l'exposition

 

Le couplage Aillagon Venet apres le tandem Koons Aillagon convaincra t il les touristes , alors que cet "évènement " survient au moment où court l'idée que le ministère de la Culture devrait être supprimé, pour ces économies qu'on ne sait faire ailleurs .....

 

Au moment aussi où l'actuel Ministre vient d' organiser avec Pierre Rosenberg , à Fontainebleau , un Festival de l' histoire de l'Art .

 

P.Rosenberg, Académicien, président-directeur honoraire du Musée du Louvre, est l'auteur de :"France, ton patrimoine fout le camp", ouvrage qui dénonçait l'hémorragie d'oeuvres d'art qui frappe notre pays ."De tous temps les pays puissants ont affirmé leur pouvoir en tentant de saisir les oeuvres d'art de pays démunis , ou en perte de vitesse".

 

Ici des objets et des tableaux du site de l'hôtel Drouot , salle des ventes

 

Ici des objets et des tableaux du site de l'hôtel Drouot , salle des ventes

 

C'est une intelligente idée que de vouloir donner place à l'enseignement de l'histoire de l'art dans nos écoles et lycées, mais hélas boiteuse : encore faut il s'adresser à des élèves sachant lire au sens complet du terme ; et qui d'autre part recevraient un véritable enseignement de l'histoire tout court, qu'on s'applique en ce moment à tronçonner et à réduire ; et pourvus d'un minimum de connaissances des civilisations grecque, latine, et chrétienne, puisque l'art s'appuie souvent sur elles et les illustre . Le tout devant être traité de façon synoptique .

 

Nous verrons bien si cette idée connait un véritable développement ; nous ne pourrions que nous féliciter si elle atteignait son objectif , soit : développer la perception et les connaissances artistiques des jeunes Français , et leur donner par là le sens du mot : civilisation .

 

Mais puisque il a tout d'abord été question de Versailles et d'un Venet , amusons nous à faire la différence.......

 

Bataille d'Iena,Horace Vernet, galerie des batailles à Versailles.

 

Bataille d'Iena, Horace Vernet, galerie des batailles à Versailles .

 

 

FBR , 30 juin 2011.

 

Nous signalons qu'une manifestation , organisée par de nombreuses associations , pour la défense de la langue française et le francophonie , aura lieu le 18 juin à Paris


Rassemblement au Panthéon à 14h30

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 17:56

 


jeanne.jpgAuteur de Jeanne d’Arc une passion française (PUF) et de Jeanne d’Arc la plus illustre des Françaises (Bibliothèque des Introuvables)

 

Il n’est pas de nation sans histoire. Les lieux de mémoire scandent cette fresque immense qu’on appelle notre histoire, c’est-à-dire cette grande aventure collective, intense et passionnée, dans laquelle chacun d’entre nous a sa place.

 

De tous les personnages de notre histoire, Jeanne d’Arc est incontestablement la plus honorée si on en juge par le nombre d’ouvrages, de statues, de peintures, d’usage de son patronyme, de supports de représentation. Si son image fluctue à travers le temps, notre héroïne nationale reste une source inépuisable d’inspiration. Nul plus qu’elle ne s’identifie à cette entité à vocation pérenne et sublime que nous appelons tout simplement la France.

 

La geste historique de Jeanne s’est inscrite en de nombreux points de notre territoire national. Au cours de sa brève carrière guerrière, la Pucelle a beaucoup voyagé. A cheval, elle sillonna le royaume, Domremy, Vaucouleurs, la route de Chinon pour rencontrer le roi, le séjour à Poitiers, la délivrance d’Orléans, la campagne de la Loire, la route de Reims pour le sacre du roi, la campagne d’Ile de France, l’échec devant Paris, la campagne de Haute-Loire. Et puis la dernière campagne dans l’Oise, la capture devant Compiègne, les premières prisons, enfin la route interminablement allongée par Arras et Le Crotoy qui allait la conduire au supplice sur la place du Vieux marché de Rouen.

 

Au fils des ans cette inscription spatiale de l’épopée johannique s’est modifiée. Valorisée dans certains endroits, elle s’est estompée et a même parfois disparu dans d’autres. Des monuments mal entretenus se dégradent. Peu de choses penseront certains. Mais c’est beaucoup lorsqu’il s’agit de parcelles d’éternité de la France.

 

Je tiens à remercier tout particulièrement Hernani d’apporter son concours pour la défense de ces lieux, symbole de notre histoire héroïque sans laquelle la France ne serait pas aujourd’hui ce qu’elle est. Et qui peut le mieux incarner cette geste magnifique que celle dont Christine de Pisan pouvait dire qu’elle fut : « plus preux qu’oncques homme fut à Rome ».

 


 

volkoff.jpg   Wladimir Volkoff  n'était pas seulement un bel écrivain, il aimait la France , et avec son humour personnel , a confié à Jeanne d'Arc une prière dont nous vous donnons quelques extraits :

 

Puisque vous êtes sainte , vous avez déja fait des miracles ...je vais vous demander d'en faire pour nous.

 

Je vais vous demander que tous les Français redeviennent amoureux de la France ....Pas de l'Orient fascinant , pas de l'Islam séducteur . De la France , de la doulce France .

......

Je voudrais vous demander d'avoir une pensée pour notre belle langue française.....d'ôter la bouillie  de certaines bouches contemporaines  , celles  de jeunes gens ou d'acteurs , présentateurs en vogue...

......

Que les Français redeviennent frondeurs , sceptiques ....qu'ils n'oublient pas que dire oui, c'est baisser la tête et dire non , c'est relever le front.

Qu'ils redeviennent libres .Des Francs .

......

Dernier miracle , sainte Jeanne ?

Donnez nous une aventure , grande et noble , à la mesure de la France...que la vie redevienne exaltante et dure....et alors revenez , sainte Jeanne , brandir votre étendard et prendre le tête de ceux qui vous suivront.

Et il y en aura, Sainte Jeanne, et peutêtre plus que nous le croyons ."

 

 

 


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