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19 mai 2018 6 19 /05 /mai /2018 03:41

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Nous ne sommes pas condamnés , Dieu merci , à déplorer souvent , trop souvent ! les erreurs et la laideur de l'art contemporain , d'authentiques artistes nous éblouissent encore .....

 

En ce mois de mai riche en rappels religieux , retrouvez ici un artiste et l'exposition que lui a consacrée le Musée de Fourvière d'art religieux à Lyon en 2011

 

Trésor de la cathédrale de Chartres

" Goudji , des mains d'or et de feu "

 

Goudji , connu sous  ce seul prénom  ,   est né en 1941 en Géorgie , dans une famille cultivée de tradition chrétienne orthodoxe . Il accomplit des études d'art complètes aux Beaux Arts de Tbilissi , puis de Moscou, et endure tout ce qu'impose la vie en Union soviétique  : appartements communautaires , suspicion , pénurie de tout , y compris du matériel nécessaire au travail artistique , et la contrainte de servir le régime , sans pouvoir quitter le territoire .

 

"Il n' y avait en ce temps que deux solutions pour un citoyen soviétique... dit-il .Se

faire aplatir par le système , au  Photo de Goudji et de son épousedétriment de soi , ou  résister , au risque d'être brisé ."

Des évènements marquent sa vie : d'abord, dans sa treizième année sa découverte  du Christ   dans une église  , alors que , baptisé clandestinement , il n'a pu recevoir d'instruction religieuse , interdite.

Puis en 1969  son mariage  à Moscou avec une jeune femme qui travaille à l'Ambassade de France , Catherine  , fille d'André Barsacq , lui-même né en Crimée , qui fut le  metteur en scène des pièces de théatre de Jean Anouilh.

Apres cinq ans  de démarches difficiles , Georges Pompidou réussit à faire venir à Paris l'artiste , qui assure  y être né  en 1974 , aphorisme qui illustre ce changement de vie éclatant . Paris et la liberté l'éblouissent , puis notre patrimoine , que Catherine lui fait découvrir en un tour complet de France : toutes nos cathédrales , les ruines de Jumièges , le Mont Saint Michel  le marquent . La découverte de ses oeuvres le font inviter ensuite dans tous les pays d'Europe  ." Voir ces merveilles que je ne connaissais pas me remplit d'un bonheur sans pareil " , En 1978 il  reçoit notre nationalité .

                                       le bracelet en dents de loup de lapi (lazuli)       

     bracelet dents de loup lapis lazuli

Goudji avait rencontré de vieux dinandiers , un Grec et un   Arménien , qui avaient fui  les Turcs, et appris auprès d'eux l'utilisation de leurs outils , notamment le façonnage  des bigornes . Echappant  en France aux stéréotypes imposés par le Parti , il peut enfin réaliser un rêve : créer des bijoux . Hubert de Givenchy , séduit par la beauté de ces pièces inspirées de l'antiquité de l'époque byzantine ou paleo chrétienne , organise une exposition dans une galerie rue Saint Honoré , puis d'autres  admirateurs , dont Gérard et Sophie Capazza , (qui ont restauré en galerie d'art une ferme abandonnée à Nançay , le village d'Alain Fournier en Sologne ) ,J.Santrot , C.Bernard .

 

A   Conques , on peut admirer ce reliquaire aérien

 

Au début Goudji ne travaille que le cuivre , plus tard il apprivoisera les pierres précieuses ,

dont les noms chantent autant  collier semi rigideque les couleurs :   lapi-lazuli, jaspe, calcédoine pyrite, cristal de roche, tourmaline , aventurine , sodalite, agate, améthyste ,  dont il assortit les teintes subtiles au vermeil  ou à l'or ,  dont elles irisent les contours , ou à l'argent massif pour en illuminer   les reflets  ; qui ne rêverait de ce bracelet carolingien ?

Peuvent figurer parmi les bijoux  les épées d'académiciens qui lui furent demandées , dont celle d'Alain Finkelkraut, dont le choix a pu combler les amis des animaux domestiques et nos artisans de France profonde , rappel  en somme de  mugitusque boum de Victor Hugo

  

Mais l'aspiration profonde de l'artiste, exprimer sa foi  , n' est pas encore    exaucée ; depuis  sa découverte d'une fresque représentant le  Christ marchant sur les eaux du lac de Tibériade , dans une église où il s' est glissé en trompant la vigilance de ceux  qui   en interdisent l’accès , il veut créer " des objets de culte , uniques , dans un matériau noble pouvant défier le temps , objets de" beauté à la gloire de Dieu  ". Grâce à F.Mathey il obtient   du Comité français de l'Art sacré    la commande de mobilier liturgique pour une exposition à l'abbaye de l'Epau; remarqué par l'archiprêtre de notre Dame , qui devient évêque de Chartres , il réalise pour la cathédrale autel , cathèdre, lutrin , ambon, offerts par les dons des fidèles , le mécénat du CLAL , ou de particuliers , tel ce joailler de Lyon donateur de  l'émeraude de la Croix de l'autel de Chartres .

 Les commandes affluent  , dont celle des Capucins qui offrent à S.S Jean Paul II ,  lors de la béatification du Padre Pio ,  cette sobre croix de procession ,  le reliquaire présenté par le moine et le chandelier de l'acolyte

 

                                                              sobre croix de procession                             

                                   

 

 

 

 

 

 

 

 

Rational de Jean Paul II par Goudji, en médaillon

   rational de Jean Paul II

L'exposition de Fourvière  réunit beaucoup de ces œuvres d'art et de foi prêtées par églises et cathédrales , où elles magnifient les symboles religieux .Citons , pour nos lecteurs qui aimeraient contempler ces superbes  objets liturgiques  : la Grande Trappe de Soligny , l'évêché de Blois , l'abbaye de Sept Fons , la cure d'Etampes , la basilique de Lourdes , Paray le Monial ,la cathédrale de Chartres ,  Notre Dame de Paris  , l'église de Fribourg en Suisse , le monastère des Capucins de San Giovanni en Italie .

 

Mais les objets usuels : vasques , vases , hanaps , aiguières ..

Grand bassin aux anses de jaspe , réceptacle de l'eau purificatrice ,

 

prennent entre   ses mains une vie mystérieuse , celle d' un monde où se  révèlent  beauté      et   signes   spirituelsou décoratifs , comme  cet oiseau  captif ou âme blessée,qui prennent entre   ses mains une vie mystérieuse , celle d' un monde où

 l'oiseau d'or

se  révèlent  beauté      et   signes   spirituels ,

 

                                           coursier à la selle d'orpeut être celui  que l'oiseau va conduire à son chevalier , et à la quête du Graal .....

Mais sans doute avons-nous besoin de la licorne ,de l 'aigle et du Taureau

 non pas ennemis , mais ensemble vigilants,  pour réveiller  nos forces  que  ce siècle matérialiste et niveleur tente d'étouffer .

L'inspiration ne quitte jamais Goudji  ." Pour être orfèvre , il faut être aussi un peu forgeron, "dit-il , et c'est un travail physique , qui accomplit ce que l'esprit a conçu et que l'œil vérifie sans cesse : forme , équilibre des volumes , harmonie des couleurs . "Maître d'art " , il reçoit des élèves pour le leur transmettre, mais se désole qu'ils ne sachent pas dessiner , ni ne connaissent  l'histoire de l'art , savoirs sans lesquels il n'y aura que des "spécialistes sans curiosité ", donc pas de relève ....

 

             

                           

Certes , mais c'est le génie qui donne à ces pièces si particulières leur vibrante sérénité  ou l' irrésistible élan du Roi Cerf-Volant .

 Des expositions  ont  consacré dans le monde entier cette œuvre de passion et de lumière .

fbr 19 mai 2018

 

 

 

 

lCouple de licornes vigilantes

 

 

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 02:29

La France vient de perdre une de ses gloires, la cristallerie Baccarat , à laquelle nous consacrerons un article .

Que celui qui suit vous rappelle la  richesse  et la splendeur de notre savoir faire

fbr 23 juin 2017

Nos temps sont difficiles ....mais ce document les illumine
Hommage au talent d'un artiste français , René Lalique
 
 
(document PPT de 6 Mo a télécharger)
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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 15:39

   

le Christ au roseau :Ecce Homo , Musée du Louvre Un ferronnier – j’aurais pu écrire ferrailleur – qui croit apporter des lettres de noblesse à ses forgeries en les domiciliant à New York, ce qui est faire injure à cette magnifique cité, a planté quelques arcs rouillés de 22 m de haut sur la place d’armes de Versailles, en face du château.


La perle de Louis XIV, celle qu’on vient admirer du bout du monde, qu’on imita par toute l’Europe, qui eut un double à Berlin avec Sans-Souci, cette sécrétion géniale du goût français, le rêve du grand monarque, s’est vu imposer cette haie d’horreur devant ses grilles.


Et quand on parle de ferronnerie, le contraste est en effet saisissant entre les grilles et les griffes deTableau d'A.von Menzel représentant Voltaire invité de Frederic II au chateau de Sans Souci à Potsdam ferraille. Celles-ci, absence de forme, de symboles, d’harmonie, tancées par celles-là qui sont l’ouvrage, l’œuvre, la pensée ciselée, arachnéenne, le sentiment du beau forgé, qui interagit avec le ciel, les toits et le soleil depuis quatre siècles.


Nous sommes toujours en pleine imposture. Quelle serait l’œuvre  d’un artiste si artiste il y avait ? Avec Venet nous avons un compas, des arcs de cercle tracés, un report proportionnel pour atteindre les 22 mètres dont il se targue et une fonderie ou une forge pour exécuter le travail. Il s’agit donc d’un ingénieur et non d’un artiste. Sans la main du sculpteur ou du peintre, il n’y a pas d’œuvre. L’œuvre est l’idée mise en œuvre par l’artiste. Sa main est tout après sa pensée, et l’insatisfaction de l’artiste est que la main trahit toujours sa pensée, qu’elle n’est pas à la hauteur, et que toute œuvre n'est qu’un reflet du Beau et de la divinité comme nous l’explique Platon.


Ces arcs sont vides d’originalité et atteinte au Beau.


Mais pire, qu’est-ce qu’une œuvre sinon l’illustration de la pensée  ou du champ imaginatif de l’artiste ? Sans cet artefact elle n’est rien. Ce que nous donne à voir le peintre ou le sculpteur est le monde intime des formes et couleurs qui l’habite, une réalité reflétée par son âme et que ses mains, humblement, ardemment, tentent de ne point trop trahir en lui donnant le jour.


La colonne de Trajan à RomeAinsi, la colonne Trajane ou la colonne Vendôme ne seraient que fonderie si les sculpteurs ne les avaient enrichies d’une frise hélicoïdale ayant un sens, racontant une histoire – la conquête de la Dacie par le romain, la bataille d’Austerlitz pour Napoléon – en faisant un spectacle renouvelé sans cesse et que nul ne pourra embrasser dans sa totalité.


On peut ajouter pour la colonne parisienne, le symbolisme de sa matière puisqu’elle futfondu avec le bronze desla colonne Vendôme à Paris canons d’Austerlitz offrant ainsi au toucher un morceau d’histoire, au sens propre comme au sens artistique.


Là rien, parce que Venet n’a rien à dire.


Devant l’impudence, les bras vous tombent.


Quelle Aillagonnerie ! Voudrait-on s’exclamer ; Aillagonnesque mon cher Watson aurait osé Sherlock avant de se suicider !


Il est vrai que ce soi-disant esthète, ancien ministre de la culture, commensal des promoteurs et collectionneurs d’art dit contemporain dont il fut un salarié,  a décidé d’avilir pour ennoblir. Avilir le gracieux pour ennoblir l’odieux.


Ces défenses d’éléphant ou squelette de baleine – l’ivoire en moins – sont censés offrir à la statue équestre du roi Soleil « une  couronne de laurier » quand elles ne font que poser sur son œuvre une couronne d’épine

 

Georges Clément Clairefontaine, le 10 juin 2011 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 21:02
Nous avons choisi ce Rubens , inattendu pour certains d'entre vous , car il nous semble prémonitoire. Prémonitoire du destin de Jésus : il faut étudier chaque personnage , son attitude , son apparence , l'atmosphère tragique apportée par la lueur des torches .

Et prémonitoire peut être du destin de notre civilisation...

 

FBR

 

Rubens l'Adoration à la torche (vers 1608)

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 09:36

 

murakami.jpg

Exercice autrefois réservé aux délinquants , il  est désormais pratiqué par des  esprits que nous souhaiterions  affectés à d'autres activités .

Voici quelques mois , l'exposition consacrée ( que le terme  sonne mal en la circonstance !) ,au château de Versailles à Koons , ses babioles en plastique , homards et ,autres "créations " , avait provoqué indignation , protestations  d'associations de défense de notre patrimoine , et hilarité des visiteurs , partagée par les gardiens qui durent mettre la sourdine sous peine de révocation ....


C'est d'ailleurs en cette occasion que nous avons fondé le Cercle Hernani .

On espérait que la chose ne se renouvellerait pas , je n'étais pas de ces optimistes .
Car un ex ministre puni pour régionales manquées devait succéder au grand manitou des lieux .
Mais la résistance de l'intéressé provoqua  l'ire de notre chef d'état :"J'ai décidé ". Point final ? Que nenni , les amis de l'un étant aussi les amis de l'autre , tout rentra dans l'ordre dès le lendemain .


Pour nous offrir cette fois , toujours dans ces  hauts lieux de notre histoire de France , une "expo" Murakami , personnages Disneyland (il est vrai qu'un de ces monuments devait être érigé face au château de Chambord dont le délabrement est évident ....), gentillesses de classes de tout petits et autres coloriages.

L"hebdomadaire "Valeurs actuelles "rend compte , sous le titre "Le temps des bouffons "  , sous la plume acérée de Laurent Dandrieu  , de l'affaire ;  une de plus , car c'est aussi d'argent qu'il s'agit : de celui des "sine nobilitate" , acheteurs dociles sinon éclairés ....


On ne saurait trop recommander  à ce sujet la lecture , dans l'ouvrage de Jean François Mattei "La barbarie moderne , Essai sur l'immonde moderne ", l'article  "L'exemple de l'Art ".

Et voici d'autres protestations , d'autres démarches .
Et comme Versailles n'a pas valu Lascaux , il  nous reste , braves gens , à signer les pétitions  : huit mille noms déjà  sont annoncés .


Et attendre les raisins de la colère.


Françoise Buy Rebaud

Présidente du Cercle Hernani

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