A propos du bon roi Henri ( Pau 1553- Paris 1610 ) et de la redécouverte de son chef
Des lecteurs nous demandent des précisions sur l'authenticité de ce chef et sur les pérégrinations que le vandalisme lui a imposées .
Les articles de revues spécialisées sont formels quant aux preuves scientifiques .
Au moment où les corps ont été arrachés des tombes profanées et saccagées à la Révolution , celui d'Henri IV était , dit on , si bien conservé , que les émeutiers prirent peur , le croyant ressuscité , et s'enfuirent .Néanmoins la tête avait été séparée du corps .
Au delà des récits nés autour de ces faits , il faut se rappeler l'attachante personnalité de ce roi de France .
Petit paysan béarnais , mais qui sait le latin , l'homme de la bataille d'Ivry (ralliez vous à mon panache blanc ) , le Vert Galant , celui de "la poule au pot "le dimanche dans chaque foyer , et qui joue avec ses enfants sur un tapis ,toutes ces images d'Epinal ne font pas oublier qu'il mit fin aux guerres de religion, s'entoura d'excellents ministres , dont le célèbre Sully , développa l'agriculture , aménagea la voirie , restaura l'autorité royale et ramena la prospérité en son royaume .
Ce fut un bâtisseur : le Pont Neuf , la place Dauphine , la place Royale , l'hôpital Saint Louis furent édifiés sous son règne , les châteaux de Fontainebleau et de Saint Germain en Laye restaurés , ainsi que le Louvre . La qualité de l'enseignement fut confiée aux Jésuites , et il transforma le Collège royal créé par François 1er en Collège de France .Malherbe était son poète officiel .
Quel est , et sera le sort de ce bon roi dans les manuels scolaires qui effacent Louis XIV et Napoléon ?
Les Français pour l'instant ne s'y trompent pas ; en 2000 , le quatre centième anniversaire de son mariage ,immortalisé par Rubens , à Lyon avec Marie de Médicis arrivée en grande pompe dans la ville , a rempli non seulement la cathédrale Saint Jean ,où ne restait plus un centimètre d'espace libre , mais la place et les rues alentour , pour une messe à la fois joyeuse et solennelle .
Qui s'est officiellement souvenu de son assassinat par Ravaillac,le 14 mai 1610 , voici quatre siècles ?
Du passé table rase.....
Françoise Buy Rebaud
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Redécouverte de la tête du roi Henri IV ?
Le corps d'Henri IV est jeté comme les autres dans une fosse commune lors de la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis en 1793 mais la tête embaumée en a vraisemblablement été séparée à ce moment-là et a disparu. Sa trace aurait été retrouvée dans la collection privée d'un comte allemand au XIXe siècle, puis en 1919 lorsqu'un brocanteur montmartrois d'origine de Dinard, Joseph-Emile Bourdais, l'achète pour trois francs lors d'une vente aux enchères à l'Hôtel Drouot et enfin en 2008 chez un retraité qui l'avait acheté 5 000 francs à la sœur de Joseph-Emile Bourdais en 1955, la conservant depuis dans une caisse dans son grenier.
Une étude réalisée par une équipe multidisciplinaire de scientifiques menés par le médecin légiste Philippe Charlier et publiée par le British Medical Journal en 2010 a réalisé les examens suivants sur la tête : datation au carbone 14 qui fait remonter la crâne à une période comprise entre 1450 et 1650, correspondances anatomiques (âge, sexe, grain de beauté à l'aile du nez, trou de boucle d'oreille, lésion osseuse à la bouche comme l'estafilade due à la tentative de meurtre par Jean Châtel, couleur des cheveux et de la barbe, mauvais état de la dentition, superpositions faciales réalisés par tomographie assistée par ordinateur), analyses toxicologiques (le plomb retrouvé est le même que celui tapissant son cercueil), technique d'embaumement : le crâne n'a été ni scié, ni trépané ou perforé comme cela était l'usage à l'époque mais « embaumé avec l’art des Italiens » par Pierre Pigray qui a utilisé du noir animal (révélé par la spectroscopie Raman) pour protéger le cadavre de de la putréfaction. Cette étude confirmerait que l'identité de la tête embaumée est bien celle du roi Henri IV.
(Source : Wikipédia )
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Henri IV a retrouvé toute sa tête !
On a bien retrouvé la tête d’Henri IV, d’après une minutieuse analyse dirigée par Philippe
Charlier. C’est la fin d’une étonnante histoire et qui tombe durant l’année du 400e anniversaire de sa mort. L’an prochain, le « Vert-Galant » aura droit à des funérailles.
Dix-neuf scientifiques se sont penchés cette année sur une tête : celle, présumée, du roi Henri IV. Elle a bien appartenu au roi de France et de Navarre assassiné le 14 mai 1610 par le dénommé
Ravaillac : c’est le verdict apparemment formel qui résulte d’une longue série d’analyses, coordonnées par Philippe Charlier, médecin légiste et spécialiste du genre, qui avait démontré en 2007
que les restes de Jeanne d’Arc conservés
au château de Chinon étaient en fait ceux d’une momie égyptienne. La découverte vient d’être détaillée dans la revue British Medical Journal.
Cette conclusion est la fin d’une longue histoire, dont le dernier chapitre est dû à l’opiniâtreté d’un journaliste, Stéphane Gabet, réalisateur de documentaires et qui s’intéressait au destin de
cette tête à l’occasion de « l’Année Henri IV », pour le 400e anniversaire de sa mort.
Le bon roi Henri avait une petite marque sur l'aile droite du nez, et le lobe de son oreille droite avait été percé, deux détails retrouvés sur la tête embaumée. © P. Charlier et al./BMJ
Cette saga d’un crâne commence au lendemain de la mort du roi, dont on savait qu’il avait été embaumé puis inhumé à la basilique de Saint-Denis, près de Paris. Mais en 1793, la foule envahit
l’édifice et, comme d’autres monarques, le corps de celui que l’on appelait le « Vert-Galant » est exhumé, en excellent état de conservation. On jette la dépouille dans une fosse commune, non
sans l’avoir, semble-t-il, découpée en morceaux. Un récit évoque un médecin subtilisant la tête.
Une tête qui a roulé sa bosse
On retrouve cette relique à l’Hôtel Drouot en 1919 : Joseph-Émile Bourdais, brocanteur, vient d’acquérir une tête momifiée censée être celle d’Henri IV. Il l’a payée trois francs, note le
registre du jour. Toute sa vie, Bourdais tentera en vain de démontrer l’authenticité de sa relique. La difficile enquête du journaliste le met sur la piste d’un homme, qui s’est un jour renseigné
sur cette tête auprès de la sœur du brocanteur. Il a aujourd’hui 84 ans et montre aux enquêteurs la tête qu’il conserve secrètement dans son grenier. Lui et sa femme n’en avaient jamais parlé à
personne, pas même à leurs enfants…
Un résumé vidéo des analyses effectuées sur la tête attribuée à Henri IV. © BFM TV, Youtube
L’enquête scientifique, médicale et historique, peut alors commencer. Les premières investigations montrent que la tête, qui comporte encore des poils, est celle d’un homme âgé (le roi est décédé
à 56 ans) mort entre 1450 et 1640 et qu’elle a été arrachée après le décès.
L’anthropologue Jean-Noël Vignal réalise un portrait du visage, avec les techniques de la médecine légale. Les traits sont plus que ressemblants avec les portraits connus. Les chercheurs
retrouvent la trace d’un grain de beauté sur l’aile droite du nez et celle d’un coup de couteau sur la mâchoire supérieure, ce qui correspond à une tentative d’assassinat dont Henri IV a été
victime en 1594.
Inhumation en 2011
L’enquête historique montrera ensuite que le roi avait demandé un « embaumement à l’italienne », ce qui permettra d’expliquer pourquoi le crâne ne porte aucune trace d’ouverture, comme cela se
pratiquait en France à l’époque. Les Italiens, eux, procédaient sans ouvrir le crâne. Enfin, un portrait montrant une boucle d’oreille, retrouvé par Nicole Garnier-Pelle, conservatrice du
musée Condé (Chantilly), explique le petit trou dans le lobe de l’oreille droite. D’autres indices sont là, comme la présence de plomb,
semblable à celui retrouvé dans le cercueil. En revanche, malgré la présence de poils, l’analyse ADN n’a pu être conduite. Tous les résultats de ce travail sont détaillés dans le texte de
l'article publié dans le British Medical Journal (Multidisciplinary medical identification of a French king’s head
(Henri IV)), actuellement accessible librement, ou sous forme de son résumé.
Le propriétaire de cette tête l’avait promis : si elle est bien celle du roi de Navarre, elle sera restituée à l’État. L’an prochain, elle sera de nouveau inhumée dans la basilique de
Saint-Denis, soit le 14 mai, anniversaire de sa mort, ou le 1er juillet, jour de sa première inhumation.
Et voici Henri IV... © P. Charlier et al./BMJ
(Source : Futura Sciences )