Mais quelle guenille peut on avoir fait de son esprit , pour en tirer une mise en scène aussi désastreuse que celle du britannique Simon Mc Burney pour "La flûte enchantée "du divin Mozart ?
Comment des chanteurs doués , donc sollicités , acceptent ils de se plier aux lubies d' "innovateurs "uniquement portés par le snobisme de l' intelligentsia ?
Si cet opera recèle certains symbôles maçonniques , à la mode au moment de sa création en 1791 , il tient surtout , par le librettiste Schikaneder,aux contes du Dchinnistan du poète Wieland , et au caractère fantasque du compositeur , qui dut prodigieusement s'amuser à illuminer de sa musique les méandres déroutants de ce conte de fées à rebondissements . Histoires imbriquées et si mouvementées qu'elles ont inspiré une interessante bande dessinée fidéle au texte musical , irrigué de poésie , de couleur et d'allégresse . Pourquoi pas , puisqu'il s'agit d'un Singspiel plus populaire qu'un "grand " opera , car s'y succèdent chant et dialogues ?
Aussi le décor de tôles repassées , grises et dures , ces sinistres méplats de béton où défilent des ombres en costumes cravate endeuillés ,ces faux oiseaux de papier sans gazouillis , cet informe au delà d' une Reine de la Nuit dépossédée de ses charmes et sortilèges , ne peuvent ils inspirer ni la terreur , ni l'enthousiasme du combat "contre les forces obscures " , mais tout simplement un ennui mortel .......
Ce seul reproche justifierait un blâme absolu au démetteur en scène , s' il n'était allé tirer ce fatras du sac de ses homologues Olivier Py (qui ose , malgré ses cachets , se dire intermittent du spectacle ) , Thomas Ostermeyer ,Josse De Pauwe , tous clones en pire de Patrice Chéreau et prodiges du lassant festival d'Avignon , que les agitateurs patentés mettent en sourdine en ce moment .
Aix en Provence au si grand charme s'est quelque peu deshonorée par ses dernières prestations festivalières , contaminées par celui d'Avignon , justement parcequ'elles mélangent belle qualité musicale et prétention politico théatrale ; peu importe que les seules "autorités" mediatiques se répandent en louanges : les spectateurs applaudissent ce qu'ils entendent et sifflent ce qu'ils voient ,et les véritables critiques le confirment .
Il faut saluer, dans la diffusion le 9 juillet par Arte, l'extraordinaire colorature Kathryn Lewek dans le grand air de la Reine de la nuit, si périlleux pour l'interprète et donc si pénible pour mélomanes avertis .Cette blonde jeune femme , non conforme à la noirceur du personnage, est non seulement une superbe chanteuse à voix ample et charnue , se jouant des pièges techniques , mais une comédienne de race , qui s'arrache du fauteuil d'infirme , bizarre trouvaille , que MacBurney aurait dû réserver à lui même .
A propos d'Olivier Py
Le fameux Festival d’Avignon a commencé ! Enfin quand ont dit « commencé », je parle bien évidemment du Festival « Off » car pour ce qui du « In », il faudra patienter encore un peu, que la CGT- Spectacle ait décidé de le livrer.
Revenons tout d’abord à la distinction entre ces deux mondes car elle a son importance.
D’un côté il y a le « IN » et son caractère officiel et sélectif, vitrine d’un service public de la culture typiquement français. Ici c’est le règne de la subvention qui anéantit le risque financier et favorise les expériences créatives les plus folles... Nous avons même eu droit, en 2005, à une chorégraphie de danseurs et danseuses à moitié nus se vautrant dans une mare de sang, n’hésitant pas à mettre en scène la plus grande intimité périodique de la gent féminine… Une abomination quand on sait que ce festival tire son nom de l’emplacement illustre qu’il occupe : la Cour d’Honneur du Palais des Papes !
Puis il y a le « OFF » et son foisonnement exponentiel, propice à toutes les aventures même les plus discutables et les plus mercantiles qui prennent place partout où l’on peut réunir au moins une trentaine de spectateurs et qui représentait 1.258 spectacles en 2013 (contre 15 pour le « In » stricto sensu).
Vous l’aurez compris, on ne mélange pas les torchons et les serviettes et nous retrouvons donc Olivier Py, qui confiait au journal Le Monde du 4 juillet, sa vision du conflit opposant les intermittents et finalement, le Public et les commerçants avignonnais :
"Je suis, bien sûr, bien plus que solidaire du mouvement des intermittents, je suis uni au mouvement des intermittents puisqu'il impacte toute la réalité du monde culturel. Personnellement en tant que directeur du Festival d'Avignon, je me bats pour que les spectacles aient lieu, mais ça ne changera absolument rien sur mon avis: ce combat est absolument légitime."… Il ajoutait pour les chaines d’infos en continu « d’ailleurs, je suis moi-même un intermittent… » ce qui est un pieux mensonge, mais peu importe, puisque c’est pour la bonne cause....
Source : Réseau-Identités
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