29 mars 2011
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Hélas toujours de noirs nuages ....
La technique est elle un art ? L' art en tous cas a besoin du génie , et la technique Google ,si magique soit elle
, cette fois ne le sert pas .
Le Google Art Project , lançé en février, déçoit déja
beaucoup , malgré ( ou à cause de ) son ambition proclamée : être un outil "culturel démocratique " .
Le choix imposé d'un millier d'oeuvres de dix sept musées du monde , de plus de quatre cents
peintres , juxtaposition sans continuité , en images de mauvaise qualité , n'arrachera pas les adolescents à leurs jeux de console , et laissera sur leur faim ceux qui ne peuvent
s'offrir la visite des grands musées d'Europe .
Quant à Versailles - son président s'étant engouffré dans l'opération - cette visite
virtuelle offre le risque de la dissuasion la plus réussie ....
Nouveauté de plus pour petit écran , ce produit ne remplacera jamais un véritable livre d'art
, choisi pour un artiste en particulier ,ou un thème , dont les reproductions magnifient les oeuvres présentées . Et encore moins les sensations éprouvées au contact
réel des merveilles de nos musées occidentaux .
Puisque l'éducation nationale n'en finit pas de poser problème , un nouvel ouvrage rejoint dans nos archives ceux qui
dénoncent la forfaiture ( je ne vois pas d'autre mot )des gouvernements successifs en ce domaine , mais non cette fois de quelqu'un de la" boutique ", mais d'une journaliste
: titre aussi fracassant que "La fabrique de crétins " c'est : " Le pacte immoral "
Autre déception : on croyait la Comédie Française revenue à plus de rigueur . Le dernier Feydau , retransmis de surcroit
un soir en direct , succombe à la tentation du grotesque de cirque , sans même le décor chantourné qui l'aurait replacé dans la conception du comique de son époque .En
core une fois , cherchons le metteur en scène ...car jouer n'est pas hurler.
Le metteur en scène est le personnage absent du "Nombril " d'Anouilh actuellement au théatre des Champs
Elysées .
On ne peut savoir comment aurait évolué cette pièce corrosive à sa création , et qui le reste encore ,
si M.Fagadau avait mené les repétitions à leur terme . Les acteurs suivent chacun leur intuition , et le fil d'Ariane qui traverse toute pièce d'Anouilh s'efface , laissant
les plus fines répliques inaperçues ; n'empêche , toutes déclenchent la joie des spectateurs dans ces dialogues tres politiquement incorrects .Mais apres avoir vu
Bernard Blier dans le rôle tenu par le sympathique Francis Perrin , on mesure à quel point la conception du comique s'est dénaturée , passant de l'intelligence des situations et des
caractères à l'utilisation des ficelles de la farce , des nuances et des inflexions du langage et de la tenue à l 'exces du geste et de la voix .
Pour autant c'est une représentation à ne pas manquer , tant sont précieux ces instants passés avec un de nos plus
grands dramaturges .
Si de plus en plus de quotidiens ou hebdomadaires dénoncent la braderie des " biens de l'Etat " , c'est à dire
de notre patrimoine , ils oublient l' autre versant de l'affaire :la flambée des prix des maisons "de caractère", ou d'époque :17% selon certains notaires . Chateaux de province ,
villas de la Riviera , hôtels du Marais ou de la place des Vosges trouvent acquéreurs , Chinois , Russes ou autres . Il est vrai que des Anglais ont sauvé de vieilles fermes
normandes et des Belges des cévenoles ou auvergnates pour venir y goûter notre art de vivre .
Je conseille à nos lecteurs de consulter , à propos du scandale de l'hôtel de la Marine , l'excellent et complet
article de Marie Laure Castelnau dans " Sectacle du Monde " du 15 mars 2011. "
La France ne vend pas sa mémoire , elle la vend " , y lit on , avec quelques précisions sur la personnalité
d'A. Allard
Mais enfin , "après la pluie le beau temps " , peut être ......
F.B.R. 26 mars 2011