Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 10:42

Nous relayons cette pétition pour la sauvegarde du Cabinet des Médailles.

 

Cercle HERNANI - Françoise Buy Rebaud


Statut de la pétition

Le Cabinet des Médailles et Antiques est un musée de premier plan intégré à la Bibliothèque nationale de France, rue de Richelieu à Paris. Il abrite des trésors nationaux (trésor de Childéric, trône de Dagobert, échecs "de Charlemagne", etc.) et des trouvailles archéologiques françaises et étrangères. Enrichi jusqu'à nos jours de nombreux dons, il constitue une des plus importantes collections au monde de vases grecs, pierres fines et monnaies, mais aussi marbres, bronzes, ivoires...

Et pourtant, le projet de "rénovation du quadrilatère Richelieu" prévoit sa disparition ! Sous quel prétexte ? La direction de la BnF ne le dit pas. Mais très bientôt le millier d'oeuvres exposées ne sera plus accessible au public. 

Pour nous aider à sauvegarder le musée, n'hésitez pas à signer, diffuser l'information autour de vous, nous contacter... et venir visiter :
http://www.cabinetdesmedailles.net



 

http://www.jesigne.fr/sauvonsleplusancienmuseedefrance

 

 

Association pour la sauvegarde du Musée des médailles et antique.

 

Le plus ancien musée de France...

 

Intégré au sein de la Bibliothèque nationale de France sous le nom de Département des monnaies, médailles et antiques, le musée est malheureusement mis en sourdine depuis plusieurs années : sa superficie réduite (540 m2) ne lui permet d’exposer qu’une part très restreinte de ses collections, ses moyens matériels sont indigents, et aucune publicité ne lui est faite, y compris lors des expositions temporaires qui y ont été organisées. Peut-être même n’en aviez-vous jamais entendu parler ? !

 

Pour sauver le Musée des médailles et antiques  

 

rejoignez-nous !

 

signez la pétition !

 

Sign the Petition ! 

 

menacé de disparaître !

 

Le Cabinet des médailles et antiques est le plus ancien musée de France. Ouvert dès le XVIIe siècle, il a pour point de départ le trésor des rois de France. Au fil des siècles, il s’est enrichi de collections de premier plan (antiques du comte de Caylus, donation du duc de Luynes, legs Froehner...), et au travers des saisies révolutionnaires (trésor de l’abbaye de Saint-Denis). Particulièrement riche en céramique grecque, pierres fines, numismatique, marbres romains, orfèvrerie, ivoires, bronzes de toutes époques, ses collections font référence dans tout ces domaines.

 

Le sort même du Cabinet des médailles et antiques suscite aujourd’hui les plus vives inquiétudes. Le projet de rénovation de la Bibliothèque nationale de France dans le quadrilatère  Richelieu à Paris prévoit en effet la disparition du Musée. L’Association pour la sauvegarde du Musée des médailles et antiques a donc été créée en janvier 2010 pour assurer sa défense et permettre sa remise en valeur. Vous êtes cordialement invités à nous y rejoindre.

 

Musée du Cabinet des médailles et antiques - BnF - 58, rue de Richelieu 75002 Paris

 

English                    Deutsch

 


Musées en danger  : le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale.

 

 

1. Salle des colonnes (espace inférieur)
Cabinet des médailles
Paris, Bibliothèque nationale, site Richelieu
Photo : Didier Rykner

Jusqu’où ira la vague de vandalisme officielle qui s’abat depuis quelque temps sur notre pays ? C’est aujourd’hui le Cabinet des Médailles, le musée français le plus ancien, l’un des plus prestigieux, dont les richesses considérables n’ont d’ailleurs jamais été mises en valeur comme elles le méritent, qui voit son existence gravement menacée.

Rappelons brièvement son histoire. Le Cabinet est issu, comme le Louvre, des collections royales. On y trouvait essentiellement des monnaies, des médailles, des camées et des intailles, ainsi que divers objets de curiosité. L’inventaire après décès de Charles V recensait déjà environ 4000 œuvres, et de nombreux rois continuèrent à l’enrichir, notamment François Ier et Louis XIV. Ce dernier installa la collection au Louvre, avant de la transférer rue Vivienne en 1666 puis à Versailles en 1684. C’est sous Louis XV, en 1720, que le Cabinet revint définitivement à la Bibliothèque royale1. Au XVIIIe siècle, des collections archéologiques entrèrent au Cabinet du roi par achats et par dons. Au XIXe siècle arriva notamment la collection d’antiques du duc de Luynes, l’une des plus importantes dans ce domaine conservée en France. En 1917, les travaux menés par l’architecte Jean-Louis Pascal depuis la fin du XIXe permirent l’installation du Cabinet à l’endroit où il se trouve aujourd’hui. Des aménagements pas très heureux (création de mezzanines) qui lui donnèrent son aspect actuel furent effectués au début des années 1980.

2. Salon d’Angle (espace inférieur)
Cabinet des médailles
Paris, Bibliothèque nationale, site Richelieu
Photo : Didier Rykner

 


 

Aujourd’hui, le musée ne dispose que de deux salles, chacune coupée en deux par une mezzanine, ce qui équivaut donc à quatre espaces d’exposition. A l’entrée, en haut du grand escalier, on pénètre dans la salle des Colonnes (ill. 1) ; la suivante est appelée le Salon d’Angle (ancienne salle du Grand Camée ; ill. 2) ; la troisième est la mezzanine du Salon d’Angle, qui donne accès au quatrième et dernier espace formé par la mezzanine de la salle des Colonnes. La superficie totale, de 540 m2, est évidemment trop faible pour permettre d’exposer correctement la collection et la muséographie est particulièrement désuète. Le Salon d’Angle s’ouvre sur le Salon de Luynes (ill. 3) qui conserve une partie de la collection offerte par le duc de Luynes et qui est actuellement fermée au public. Au delà, on trouve la salle de lecture puis le Salon Louis XV aux boiseries dessinées par Robert de Cotte et dont le décor peint est dû à François Boucher, Carle Van Loo et Charles Natoire.

3. Salon de Luynes
Cabinet des médailles
Paris, Bibliothèque nationale, site Richelieu
Photo : Didier Rykner

Le 23 janvier, devant le Comité Français d’Histoire de l’Art, Jacqueline Sanson, directrice générale de la Bnf, expliquait que le musée « ne serait pas maintenu » et que les salles d’exposition actuelles du Cabinet des Médailles n’existeront plus. Elle ne faisait que confirmer en public ce que les dirigeants de la Bibliothèque nationale avaient affirmé en interne depuis plusieurs semaines. En 2009, lors d’une réunion d’information du personnel, Marie de Laubier, chef du projet Richelieu, avertissait : « L’entité musée n’existera plus ». Le 3 décembre 2009, Denis Bruckman, le directeur des collections, disait au personnel du département du cabinet des Médailles (une vingtaine de personnes) qu’il fallait que celui-ci « fasse son deuil du musée ». Enfin, en début d’année 2010, lors d’une réunion de présentation aux syndicats, le même Denis Bruckman répétait que : « le musée a[vait] fait son temps ».

Ces déclarations, les responsables de la Bibliothèque nationale se gardent bien de les mettre par écrit. Aucune réunion n’a fait l’objet de comptes rendus. Elles nous ont pourtant été confirmées par plusieurs sources internes, ainsi que par des participants à l’assemblée générale du Comité français d’histoire de l’art2
Nous avons rencontré Jacqueline Sanson. Manifestement très mal à l’aise devant nos questions précises, elle n’a pas hésité à nous dire le contraire de ce qu’elle déclare par ailleurs, tout en affirmant n’avoir qu’un seul discours.

Comment le projet est-il présenté par la direction de la Bibliothèque nationale au sein de l’institution ?

1. Le musée n’existera plus en tant que tel, même si le Cabinet des médailles subsistera pour la consultation des chercheurs.

2. Les œuvres seront presque entièrement conservées en réserve3.

3. Seule la salle de Luynes, qui présente une partie des collections léguées par le duc de Luynes (notamment d’importants vases grecs), et dont la présentation est une obligation du legs, sera conservée et accessible au public.

4. Rome, deuxième quart du Ier siècle
après J. C.

Grand Camée de France
Sardonyx - 31 x 26,5 cm
Paris, Cabinet des Médailles
Photo : Wikimedia Commons

4. Une dizaine d’objets majeurs, les plus connus (Trône de Dagobert, Grand Camée - ill. 4, Jeu d’échec de Charlemagne...), seront exposés, avec des œuvres provenant d’autres départements, dans la galerie Mazarine qui deviendra une « Galerie des Trésors ». Devant le Comité français d’histoire de l’art, Jacqueline Sanson a par ailleurs ajouté que des expositions pourraient être organisées dans la galerie Mazarine : même cette Galerie des Trésors ne sera donc pas visible en permanence.

5. Le Salon d’Angle et la Salle des colonnes, qui forment aujourd’hui l’essentiel des espaces affectés au musée (sur deux niveaux grâce à des mezzanines installées dans les années 1980) deviendront des lieux de passage après suppression des mezzanines et pourront être utilisées pour des activités diverses ou pour des locations.

Que nous a dit Jacqueline Sanson ?

- Elle nous a confirmé les points 3 (salle de Luynes) et 4 (Galerie des Trésors), sans nous préciser que la galerie Mazarine pourrait être utilisée ponctuellement comme salle d’exposition temporaire.

- Le musée subsiste comme entité.

- Le Salon d’Angle et la salle des Colonnes deviendront des espaces de circulation après suppression de la mezzanine, mais ces deux salles continueraient à exposer des objets des collections, sans davantage de précisions sur le programme, celui-ci devant être discuté avec les conservateurs dans des réunions dont la première aura bientôt lieu. La salle des Colonnes pourrait être utilisée pour des « conférences ».

- Une salle d’expositions temporaires sera aménagée en sous-sol (sous la salle des Colonnes).

La médiatisation de la fermeture du musée semble inquiéter la direction de la Bnf qui est prête à dire aux journalistes l’inverse de ce qu’elle affirme hors de leur présence. Rien n’est cependant plus flou ni plus paradoxal que le projet que nous a présenté Jacqueline Sanson. Elle proclame en effet qu’elle souhaite : « mettre mieux en valeur les collections », mais devant nos interrogations elle concède que cette mise en valeur se ferait « avec moins d’œuvre et dans moins d’espace »... Lorsque nous lui avons demandé de nous confirmer qu’il y aurait bien des œuvres présentées dans le Salon d’Angle et la salle des Colonnes, elle nous a répliqué : « il n’est pas acté qu’il n’y aura pas d’œuvres dans ces salles », ce qui peut également se comprendre [c’est nous qui traduisons] : « il est possible qu’il n’y ait plus d’œuvres dans ces salles », ce qui serait plus fidèle au projet défendu en interne. Plus probablement, certaines œuvres pourraient être exposées contre les murs, l’essentiel étant qu’elles n’empêchent pas la circulation ni la location des salles4 .

5. Pierre-Jean David d’Angers
Adèle Hugo
Plâtre
Paris, Cabinet des Médailles
Photo : Didier Rykner

Un projet digne de ce nom ne chercherait pas à diminuer encore les surfaces d’exposition, déjà bien trop réduites : ses 540 m2 ne lui permettent d’exposer, dans des conditions médiocres, qu’une très petite partie de son fonds (seules 1 500 œuvres sont actuellement présentées). S’il est difficile de montrer des monnaies en trop grand nombre, ses ensembles de vases grecs (la seconde collection en France après le Louvre), de camées, de médailles de toutes époques (médailles baroques romaines, médaillons romantiques dont un ensemble exceptionnel de plâtres par David d’Angers - ill. 5...), d’antiquités égyptiennes ou proche orientales, de statuettes en bronze, de bijoux, de pierres gravées, etc. mériteraient d’être montrées plus abondamment. Certaines collections données avec la condition d’être présentées au public ne le sont pas, alors qu’il s’agit d’une obligation juridique. Comment peut-on songer à restreindre l’espace dévolu au musée, voire à le fermer complètement, alors que le réaménagement en cours aurait dû être l’occasion, au contraire, de lui donner enfin la place qu’il mérite au sein du Quadrilatère Richelieu.

En vérité, cela fait longtemps que le musée n’a plus les moyens nécessaires pour fonctionner normalement, comme s’il gênait le fonctionnement de la bibliothèque. Cela fait quatre ans qu’aucune exposition n’a été organisée faute de moyens et d’espaces, les expositions forçant le musée à vider une partie des vitrines. Aucun guide des collections n’est disponible pour le public. Jamais la Bibliothèque nationale n’a réellement communiqué sur ces richesses : aucun affichage ne signale, ne serait-ce que dans le bâtiment, l’existence d’un musée, ignorée d’ailleurs par la plupart des parisiens, sans parler des touristes.

6. Jean-Louis Pascal
Escalier menant au Cabinet des Médailles
Paris, Bibliothèque nationale, site Richelieu
Photo : Didier Rykner

Une Association pour la sauvegarde du Musée des médailles et antiques (voir son site Internet) s’est créée pour contrer les noirs desseins de l’administration. Une pétition est lancée et nous invitons tous les lecteurs de La Tribune de l’Art à la signer et à la faire signer. Les menaces qui pèsent sur le Cabinet des médailles ne sont qu’une parmi d’autres à la Bibliothèque nationale. Plusieurs aménagements proposés par l’architecte Bruno Gaudin ont été critiqués par la Commission du Vieux Paris (nous y reviendrons sans doute prochainement). Jean-Michel Leniaud dénonce dans un article paru dans la revue Livraisons d’histoire de l’architecture et que l’on peut lire ici la dénaturation de la façade construite par Jean-Baptiste Pascal sur le jardin Vivienne. 
L’escalier (ill. 6) qui mène au Cabinet des médailles (et qui était protégé comme monument historique) va être supprimé (voir notre article). Il est à cet égard étrange de lire la réponse donnée par Marie de Laubier à ceux qui s’inquiètent de cette destruction : il s’agirait notamment, je cite : « d’améliorer la visibilité de la salle Ovale5 ». Or, la salle Ovale (qui est actuellement la salle de consultation de la bibliothèque Jacques Doucet) n’a pour le moment aucuneaffectation dans le projet du Carré Richelieu6 ! Et quand bien même ? Les lecteurs actuels semblent parfaitement trouver le chemin de cette salle sans qu’il y ait besoin pour cela besoin de démolir l’escalier. Quel paradoxe que de vouloir détruire cette œuvre de Jean-Louis Pascal et de prétendre simultanément rendre la salle des Colonnes, du même Pascal, à ses volumes d’origine pour en magnifier l’architecture ! Il paraît - seule bonne nouvelle - que le hall d’accueil de la bibliothèque, conçu par Labrouste et dénaturé il y a une vingtaine d’années, serait remis dans son état originel. Va-t-on détruire l’escalier pour s’apercevoir dans quelques années qu’il faut le rétablir ?

L’entrée principale de la rue de Richelieu donne sur la salle Labrouste qui sera affectée demain à l’INHA. La Bibliothèque nationale, qui au fond, semble n’avoir jamais réellement accepté de partager ses murs avec cette institution, veut avoir aussi son entrée monumentale, via les jardins Vivienne. Est-ce la raison pour laquelle on se débarrasse à la fois du musée et de l’escalier ? 
Il est toujours surprenant que les pires attaques contre les monuments historiques viennent du ministère de la Culture, et dans ce cas d’une institution dont la conservation du patrimoine constitue la raison d’être. Comment dire mieux l’absurdité du souhait présidentiel de vouloir créer un Musée de l’Histoire de France quand on choisit sciemment d’éliminer un musée qui est l’Histoire de France. Comment ne pas voir le scandale qu’il y a à parler d’identité nationale lorsque l’on s’acharne, mois après mois, à détruire le patrimoine national.


Didier Rykner, samedi 13 février 2010



Notes

1. Celui-ci déménagea deux fois dans le bâtiment mais resta rue Vivienne.

2. François Queyrel cite les déclarations de Jacqueline Sanson dans une interview donnée sur Fréquence Protestante le 6/2/10.

3. Il était d’ailleurs question dans un premier temps que ces réserves soient envoyées hors de Paris, projet auquel il semble que la direction ait effectivement renoncé

4. Notre article était à peu près terminé lorsque nous avons pris connaissance d’un communiqué diffusé sur l’Intranet de la BnF par la direction, « sur l’avenir du département des Monnaies, médailles et antiques ». Ce document souhaite répondre « à divers échos au sujet de la prétendue disparition du Musée du Cabinet des médailles ». On y retrouve pour l’essentiel ce que nous a dit Jacqueline Sanson, c’est à dire le même projet vague et insatisfaisant. La faible fréquentation du musée n’est pas mise sur le compte de l’absence de communication, ni de la faiblesse des moyens accordés, mais s’explique uniquement par sa « muséographie désuète ». Il confirme la création d’une Galerie des Trésors, l’ouverture de la salle de Luynes et se montre particulièrement peu précis pour le devenir de la salle des Colonnes, le Salon d’Angle étant simplement passé sous silence.

5. Réponse donnée sur l’Intranet de la Bnf

6. On sait seulement qu’elle veut en faire une salle de consultation tout public. Mais la BnF, à l’exception des aménagements de haut-de-jardin de Tolbiac, n’a pas vocation à recevoir le grand public dans ses espaces de lecture. Il s’agit d’une bibliothèque de recherche, réservée aux 

 

http://www.latribunedelart.com

 

 

 

Le plus ancien musée de France est menacé de disparaître

 

Ce musée est un trésor national, que nous envieraient beaucoup de pays.

 

Il est l’héritier des collections des rois, car il a pour point de départ le trésor des rois de France. L’origine de la collection remonte à Philippe Auguste (mort en 1223, dynastie des Capétiens).

 

Il est actuellement intégré au sein de la Bibliothèque nationale de France sous le nom de département des Monnaies, Médailles et Antiques.

  

Il est connu sous le nom de Cabinet des médailles et antiques (« cabinet » signifiant « collection » des objets royaux).

  

C’était la collection des rois de France.

  

Louis XIV l’a fait venir à Versailles pour le consulter quotidiennement.  Le roi était un collectionneur.

  

C’est sous Louis XV que la collection a été installée à proximité du lieu qu’elle occupe aujourd’hui : l’ancien site de la BnF, dans le quadrilatère Richelieu à Paris, qui fait depuis quelques mois l’objet de travaux coûteux.

 

Très peu de monnaies sont exposées. Ce que voit le public, ce sont essentiellement des objets très précieux ayant une valeur historique et esthétique indéniable. Les collections ne sont pas présentées en ordre chronologique comme dans un musée traditionnel, mais les objets sont regroupés autour du collectionneur qui en fit don, reconstituant ainsi « l’âme » de la collection.

Parmi les pièces les plus prestigieuses :

  

-       le trône de Dagobert

-       des objets qui viennent du tombeau de Childéric, le père de Clovis

-       des bijoux ayant appartenu à Catherine de Médicis

-       le Grand Camée de France que Saint Louis déposa dans le trésor de la Sainte-Chapelle.

-       les restes du trésor de Saint-Denis (dont la coupe des Ptolémées qui servait à la cérémonie du sacre des reines de France à Saint-Denis)

-       le jeu d’échecs dit « de Charlemagne »

-       des céramiques grecques de grande valeur ; les antiques du comte de Caylus, la donation du duc de Luynes à Napoléon III… Ce musée vient juste après le Louvre pour ses collections de vases grecs.

-       des ivoires byzantins que tous les musées étrangers nous envient.

 

Jamais ces objets n’ont été mis en valeur par la BnF.

  

Pourquoi ?

  

Des objets insignes qui sont prêtés chaque fois qu’une exposition importante est organisée en France ou à l’étranger et des milliers d’objets plus modestes qui dorment en réserves.

 

Ce musée est la vitrine de la BnF… sauf pour son administration qui l’a toujours privé de moyens de visibilité et de fonctionnement.

 

Pourquoi cette indifférence de la part de l’institution vis-à-vis d’une structure qui conserve les collections royales (enrichies par des saisies révolutionnaires et des donations très importantes au fil des siècles) ?

 

La BnF est dépositaire d’un trésor national, ce que son administration se refuse à reconnaître.

 

Le musée est cependant toujours vivant : on achète encore des monnaies et des médailles.

 

Nous demandons :

 

-       Le maintien, l’extension et la modernisation du Musée (puisqu’il y a des travaux de mises aux normes nécessaires), plutôt que la réduction à la présentation de quelques objets dans une soi-disant « galerie des Trésors » : l’actuelle galerie Mazarine, qui est présentée par la direction de la BnF comme un substitut au Musée, sous prétexte que ce dernier serait méconnu du grand public, ce qui est particulièrement scandaleux quand on sait que cette même administration a délibérément ignoré les collections. Le Cabinet des médailles est un des seuls musées en France où il n’y a aucun catalogue pour le visiteur. Les expositions que ce Musée a organisées n’ont jamais été soutenues efficacement par la BnF.

 

-       Refus de la mise en caisses des collections, ce qui équivaudrait à une mise à mort programmée du Musée.

 

-       Maintien du Musée comme entité juridique, c’est-à-dire l’obligation de mettre en valeur les collections auprès du grand public et le respect juridique des clauses de donation des donateurs.

-       Clarification des objectifs. Arrêter les hésitations (par exemple, on annonce l’intention de détruire l’escalier d’honneur, inscrit sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, puis on se rétracte). C’est l’argent des contribuables qui est engagé sur ce chantier dont on aurait pu penser que TOUS les aspects avaient été étudiés au préalable.

 

-       Refus de la marchandisation des collections françaises : des objets ne doivent jamais être présentés dans des espaces de circulation (le Salon d’Angle et la salle des Colonnes, par exemple) qui pourraient être loués pour l’organisation de réceptions privées, et combler le gouffre financier de la BnF Tolbiac.

 

-       Il n’est pas du tout inéluctable que ce Musée soit fermé. C’est la direction générale de la BnF qui a annoncé en interne que le Musée en tant que tel ne serait pas maintenu, le 23 janvier 2010, lors d’une réunion d’historiens de l’art. Depuis, beaucoup d’émotion.

 

Ce Musée est la mémoire de la France.

 

Il faut faire preuve d’intelligence pour le mettre en valeur auprès des Français à qui il appartient (et certainement pas à une administration, au mieux indifférente).

 

Depuis des années, ce Musée est victime d’un manque de moyens délibéré.

Pourquoi ?

 

Est-ce parce qu’il s’agit des collections royales et que l’esprit de mai 68 n’en finit pas de tout pourrir ?

 

Marie-Christine Lasnier  Le Cabinet des Médailles (Forum Pour la France)

Agrégée d’Anglais

Ancienne élève de l’Ecole du Louvre

Partager cet article
Repost0

commentaires