"Soulevait on alors tant de faux problèmes ?
Un message circule actuellement sur Internet, intitulé "petite chronique de la langue française " ; mais il relève en fait de la tactique de ceux qui veulent déconsidérer notre langue , ici en établissant une confusion entre l'œil et l'oreille .Exemple :
"les poules du couvent couvent "
Si on procède à la lecture muette, il y a homographie de deux mots, qui prête à confusion .
En lecture à haute voix, pas d’homophonie, mais le sens est incertain.
Quand on reconstruit autour de ces deux mots leur environnement, tout s'éclaire :
Les poules du couvent voisin couvent en ce moment dans leur poulailler
Le fait d' isoler deux mots de leur contexte , puis de les rapprocher , voire les accoler , transforme des phrases anodines , mais intelligibles , en non sens .
Ce procédé sournois relève des méthodes de Gramsci, et tend à nous persuader que:
/ nos enfants ou petits-enfants sont intellectuellement inaptes à posséder notre langue
/ que nous ne devons pas imposer aux étrangers l'apprentissage de celle ci , trop difficile .
(Nos correspondants Russes , Roumains , Mexicains , Italiens et Allemands donneront leur avis !)
De tels textes , véhiculés ensuite en toute naïveté , ou par simple amusement , contribuent à la désintégration de notre langue , autant que la méthode dite globale , la diminution des heures d'étude du français à l'école et au collège , simultanément au rétrécissement des programmes de littérature et d'histoire .
Or , il n'y a pas de peuple , de nation , sans une langue élaborée : la syntaxe éclaire et articule la pensée ,la grammaire lui donne la rigueur , le riche vocabulaire français la nourrit et l'affine
Voudrait on , en imposant des cours d'anglais dès la maternelle ,alors que l'enfant commence à acquérir sa langue , nous faire glisser vers la généralisation du "globisch" pour "citoyen du monde ? "
Nous pousse t on ainsi à faire du passé table rase ?
Ci-dessous le texte en question , son introduction , ses commentaires , sous prétexte d'une "chronique "
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"Voici une petite chronique sur notre langue française. Personne ne pousse l'illogisme aussi loin que nous : c'est presque de la démence.
Voici les phrases, pourtant bien françaises"
Nous portions des portions, réduction de 'nous portions dans de petits paniers nos portions de pain et de fromage pour le goûter sur l'herbe
Il est de l'est remplace:
Ce voyageur et arrivé de l'est du pays
Il convient qu'ils les convient, au lieu de : il convient que les propriétaires convient leurs locataires avec le syndic
Content qu’ils nous content au lieu de : Je suis content qu'ils nous content cette belle histoire
Elles parent leur parent pour Ces dames se parent de bijoux lors de la visite de leur parent .
Ils résident chez le résident au lieu de : Ils résident à Paris
chez le résident d'une ambassade étrangère
Nos intentions sont que nous le leur intentions, au lieu de : il était dans nos intentions que nous leur intentions un procès en raison de leur acte malhonnête
etc...
Conclusion de l'auteur de cette "chronique " :
" Il y a en effet de quoi perdre la tête ! Vous rendez vous compte combien notre langue est difficile pour les étrangers, mais aussi pour nos propres enfants et petits-enfants "
A la "démence " redoutée par cette triste grand-mère , nous opposerons ces paroles de l'Instituteur , Mr Hamel , dans "La dernière classe " des Contes du Lundi d'Alphonse Daudet , qui va laisser sa place à un Prussien .
"Alors , d'une chose à l'autre, Mr Hamel se mit à nous parler de la langue française, disant que c'était la plus belle langue au monde , la plus claire et la plus solide ; qu'il fallait la garder entre nous et ne jamais l'oublier ; parce que , quand un peuple tombe esclave, tant qu'il tient bien sa langue , c'est comme si il tenait la clef de sa prison "