La destruction de Paris
Dans Le Canard Enchaîné de cette semaine, Hervé Liffran explique comment Anne Hidalgo passe outre tous les avis de la Commission du Vieux Paris et poursuit, méthodiquement, sa destruction de Paris.
Il ne s'agit pas uniquement d'opérations massives comme l'attaque planifiée contre le jardin des Serres d'Auteuil ou la démolition de la place de la République. Elle ne se contente pas de laisser à l'abandon les plus beaux monuments de la capitale, notamment ses églises. Elle s'attaque désormais au moindre bâtiment, laissant détruire ici une façade de magasine en marbre et cuivre datant de 1906 (14 rue de la Paix), autorisant là la surélévation de quatre étages d'un bel édifice Art Déco (Fondation Mathilde Henri de Rothschild, 197-199 rue Marcadet), poursuivant la dénaturation de la rue de Rivoli, entamée avec l'opération de la Samaritaine, en autorisant l'installation, sur les façades de l'immeuble abritant l'ancien Louvre des Antiquaires, de coques en résines blanches...
Et tout cela se fait sous l'œil complice du ministère de la Culture. Plus grave encore : la loi patrimoine donnera quasiment à la Mairie de Paris tout pouvoir, si elle reste telle qu'elle a été votée en première lecture par le Parlement. Que restera-t-il de Paris dans quatre ans et demi ?
Didier Rykner
Place du Palais-Royal et place de la Concorde : comment la Mairie de Paris privatise l’espace public
La transformation pendant une nuit des catacombes en chambre à coucher pour la communication d’Airbnb (voir l’article) n’est qu’un des aspects de la vente effrénée aux marques de l’espace public par la Mairie de Paris.
Actuellement, deux places parisiennes au moins sont livrées ainsi à la publicité déguisée sous l’aspect faussement honorable d’expositions temporaires.
- 2. Place du Palais-Royal avec l’« exposition »
- Printemps
On notera également, outre l’élégante poubelle - transparente
à droite, d’un modèle que l’on voit partout - à Paris (seule capitale
à infliger cela à ses habitants et aux touristes) - que les bacs poubelles
sont installés sur la place à 14 h 30, - heure de prise de cette photo.
Tout cela fait un ensemble charmant !
Photo : Didier Rykner
- 3. Place de la Concorde, le 30 septembre 2015
avec les tentes « Forum pour l’emploi 2015 »
Photo : Didier Rykner
D’abord, la place du Palais-Royal. Située entre le Conseil d’État, monument classé, et le Louvre, monument classé, cette place parisienne est désormais transformée régulièrement en showroom pour différentes marques ou pour la promotion de régions ou de pays, qui se succèdent à un rythme régulier. Début septembre, c’était l’Azerbaïdjan, d’ailleurs pays hautement démocratique, qui venait faire sa publicité en annexant la place. Puis il y a eu encore on ne sait combien de ces foires marketing, au moins une en tout cas car voilà l’état dans lequel la place se trouvait le 6 octobre dernier (ill. 1), après le démontage d’une d’entre elles. Et, actuellement, c’est le Printemps qui fête ses 150 ans (ill. 2) avec une « exposition dédiée à l’élégance française1 » : « 66 images tirées des catalogues ou des affiches produites par le grand magasin racontent cette histoire ». Et avec qui l’exposition se fait-elle ? Avec Jean-Claude Decaux, l’un des partenaires les plus actifs de la Mairie de Paris, qui remplit la ville de son mobilier urbain et de ses panneaux publicitaires toujours plus envahissants. Quelle surprise !
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