.......Ancien élève de Haydn : Ignaz Pleyel ,né en Autriche ( 1757-1851 Paris ).est
venu s'installer , comme successeur de l'organiste Richter , à Strasbourg où naquit son fils Camille (1788-1855 Paris ) C'est Paris qu'il choisit pour y créer ,en 1797 , une boutique d'édition musicales , puis en 1807 , la manufacture de harpes et pianos devenue célèbre , au temps où cet instrument apportait dans les demeures musique ,chant , et, grâce aux réductions , oeuvres orchestrales .
Les pianos anglais , allemands , français ne se faisaient pas d'ombre, tant la demande était intense et leurs qualités variées , et Pleyel sut développer et donner célébrité à cette marque : le "son Pleyel ' faisait merveille , devançant les Brodwood et les Erard pourtant fort prisés . Mais cela est une autre histoire, commencée dans la gloire et tristement terminée sous les coups du mondialisme , et de la "démusicalisation", osons ce terme ,de nombreux de nos contemporains , en France en particulier .
Nous préoccupe l'histoire de la salle du même nom , qui évidemment doit être perpétué . Il était une fois ....
.....Camille .
Il ne fut pas seulement chef d'entreprise , selon la terminologie actuelle ; pianiste et concertiste renommé ,il se lia d'amitié avec ceux que le prestige de notre capitale y attirait : ci dessous une soirée à l'Hôtel Lambert
Frédéric Chopin ,"le plus français des Polonais ", qui aimait jouer avec lui à quatre mains des sonates de Mozart . Avec le virtuose Franz Liszt ,le Hongrois aux yeux verts adulé en Europe , le peintre Eugène Delacroix , celui qui dénonça , comme le poète lord Byron , les massacres de Schio...
De nombreuses esquisses ont précédé la réalisation de cette oeuvre tragique dans son réalisme
Le jeune poete lord Byron arrive en Grèce , il souhaite aider les Grecs dans leur guerre d'indépendance contre la Turquie ; il va mourir à Missolonghi
En ce temps là Grèce et Serbie , en lutte pour leur indépendance, subissaient la même sauvage répression des Turcs
La Pologne soumise au partage entre ses voisins laissait partir ses artistes
Et plus tard Victor Hugo dans le célèbre poème ""l'Enfant grec ""voir article ""la Grèce""de ce blog
Et aussi George Sand dont nous aimons les romans champêtres ,la comtesse d'Agout,dont la fille qu'elle eut avec Liszt, Cosima , épousa Wagner , le poète Adam Mickiewick chantre de la patrie , ami de Chopin , Heinrich Heine ,le poète exilé fasciné par la nixe Lorelei , le baryton renommé Adolphe Nourrit, Pauline Viardot , soeur de la Malibran , cantatrice comme elle , et notre si français compositeur Hector Berlioz .Ou encore H.de Balzac , infatigable observateur de cette société cultivée , éprise de voyages , qui a marqué le règne de Louis Philippe . Ils se rencontraient lors des nombreuses soirées données dans les hôtels particuliers , tels celui du prince Adam Czartoryski et de la princesse Sophia Anna , l'Hôtel Lambert , dans le salon Pleyel , ouvert en janvier 1830 , 9 rue Cadet, où jouèrent Liszt et Chopin.
Mais il fallait pour des soirées moins intimes une salle plus vaste : ce fut la première Salle Pleyel , 22 rue de Rochechouart , du nom de l'abbesse de Montmartre , de cinq cents places , inaugurée en 1839 , qui garde le souvenir du dernier récital de Chopin en 1846 , les débuts de jeune prodige Camille Saint-Saëns , des compositeurs César Franck et du Russe Anton Rubinstein .
Il était une fois...... .....un polytechnicien et acousticien , gendre de l'ingénieux associé de Camille Pleyel , Auguste Wollf (1821-1887 ) qui avait porté à son apogée , au Second Empire , la manufacture Pleyel de Saint Denis . Cet ingénieur des Mines , expert de l'orthophonie des salles , Gustave Lyon (1857-1936 )portrait était aussi un fin musicien ; il imagina , dans sa passion du son le plus beau, d'entreprendre dès 1920 la construction d'un vaste espace consacré à la grande musique , autrement dit classique , englobant des salons d'exposition d'instruments , des studios de répétition , des salles pour la musique de chambre ou des ensembles moins amples (les salles Chopin de 500 places , et Debussy , 150, ont été malheureusement supprimées lors d'une rénovation ), et le fleuron , une salle de près de trois mille places .Le chantier est ouvert en 1925.
Les architectes , d'abord Jacques Auburtin , célèbre par la Villa construite à la demande d'Ephrussi de Rothschild à Saint Jean Cap Ferrat, puis André Granet et Jean.B.Mathon, disposaient d'une immense surface , 252 faubourg Saint Honoré ; ils conçurent l'ensemble dans le pur style Art Déco, l'auditorium étant le premier spécifiquement destiné à la musique symphonique et doté des derniers perfectionnements de l'acoustique
Salle Pleyel Autitorium /
L'inauguration eut lieu en octobre 1927, en présence du Président de la République Gaston Doumergue , le Président du Conseil et Ministre des Finances Raymond Poincaré , du ministre de l'instruction publique et des Beaux Arts Edouard Herriot ; le pianiste Robert Casadesus est le soliste du concert donné par la Société des concerts du Conservatoire; sont présents Paul Dukas , Raynaldo Hahn, Manuel de Falla , Igor Stravinski , Maurice Ravel qui bien que dispensé a combattu en volontaire pendant la Grande Guerre .Mais pas Claude de France ,le fervent français Debussy , mort en 1918 en partie de la peine éprouvée en ces années d'épreuves.
Malheureusement un incendie endommage les locaux en juillet 1928 , mais la restauration est rapide et la renommée éclatante .
Ce bâtiment est classé depuis 2002
l était une fois......
.......un temple de la musique
Car les affiches de cette salle, une des plus célèbres du monde , offrent des noms qui font renaitre dans nos mémoires de lumineux souvenirs ou des résonnances magiques : orchestres Colonne , Lamoureux , Pasdeloup , les solistes Alfred Cortot , Jacques Thibaud , Pablo Casals , Vlado Perlemuter ,Wladimir Horowitz , Arthur Rubinstein , Rudolf Serkin, Wilhelm Kempff , Maurizio Pollini , Vadim Repin , Jean Pierre Rampal photo ,les chefs Nadia Boulanger portrait, Wilhelm Furtwängler , Bruno Walter , Kurt Masur , Georges Prêtre portrait, Jean Claude Casadesus , Simon Rattle , le Concertgebouw d'Amsterdam , le Berliner Philharmoniker , la Staatskappelle de Berlin , l'orchestre de la Scala de Milan , l'orchestre national de Russie, le Gewandhaus de Leipzig , l'orchestre symphonique de Londres . Entre autres !.... Les musiciens des remarquables formations françaises , parisiennes ou provinciales , y jouent régulièrement pour le plus grand plaisir des habitués . Cette salle , lieu de prestige s'il en est , doit garder le nom et la renommée Pleyel .
Alfred CORTOT, Jean-Pierre RAMPAL, Nadia BOULANGER, Georges PRÊTRE,
......mais il était une fois .....dans ces" années folles ", une crise financière venue d'Amérique du Nord , qui jette le vent froid de la dépression sur l'Europe ; Pleyel , firme et salle liées jusqu'alors , sont séparées , et le 252 rue du faubourg Saint Honoré tombe entre les mains de son banquier , le Crédit Lyonnais , en 1934 .
Néanmoins sa gloire demeure , malgré un statut embrouillé ,la petitesse des subventions d'Etat , des gestions ou cessions successives et malheureuses , qui prennent ces dernières années un tour spécialement complexe ou ambigü .
D'ailleurs , les acquéreurs s'appelleraient ils Tapie , Arnaud , Pinault , et non Montigny, leur respect ou leur attachement au patrimoine et à l'identité culturelle se seraient probablement révélés indécis ou variables .N'est pas propriétaire avisé ou mécène éclairé qui veut ....et surtout pas l'Etat . Tout comme le destin de l'Hotel de la Marine , celui de cet autre haut lieu de France soulève l'émotion .
Historien , écrivain , administrateur recherché ,Franck Ferrand, ce passionné et passionnant responsable de" l'Ombre d'un doute "et de "Au cœur de l'Histoire" a écrit le 8 décembre 2012 une lettre ouverte , que nous reproduisons ici .
Mesures urgentes pour préserver la salle Pleyel
M. Xavier Darcos attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la situation de la salle Pleyel, dont l'avenir est compromis à la suite de sa vente par le Crédit ...
L'appel de Franck Ferrand pour sauver la salle Pleyel
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Franck Ferrand éclaire l'actualité par l'histoire. Il s'intéresse cette semaine au possible rachat de la célèbre salle de concert parisienne, et s'inquiète de la banalis...
L'appel de Franck Ferrand pour sauver la salle Pleyel.
" Journaliste, écrivain et conférencier, Franck Ferrand consacre sa vie à l'Histoire. Ce surdoué anime «Au coeur de l'Histoire» chaque jour sur Europe 1 et «L'Ombre d'un doute» chaque premier lundi du mois sur France 3 en première partie de soirée. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont «Le dictionnaire amoureux de Versailles» (Plon, 2013). Son nouveau livre, «François Ier, le roi des chimères» (Flammarion), est actuellement en librairie. La France possédait une salle idéale pour la musique classique, un temple mondialement réputé, comme le Musikverein de Vienne, le Concertgebow d'Amsterdam, le Royal Albert Hall de Londres... Depuis près d'un siècle, les meilleures formations, les plus fabuleux interprètes y avaient connu des triomphes. Les murs, les tentures de cette salle Art Déco paraissaient imprégnés des harmonies d'hier et d'aujourd'hui. Une position stratégique, rue du Faubourg Saint-Honoré, en faisait mieux qu'une salle de concert: le point de rendez-vous d'une société brillante et cultivée, par-dessus tout mélomane. Ce haut-lieu, c'était la Salle Pleyel. J'écris cela au passé, car dès le 31 décembre prochain, l'endroit risque de changer d'affectation pour devenir un lieu de spectacle parmi tant d'autres, ouvert au pop et au divertissement, aux comédies musicales, aux one man shows et à divers galas de circonstance. Un peu comme si l'on transformait Taillevent en fast-food! C'est l'Etat, propriétaire de la Salle Pleyel à travers la Cité de la Musique, qui défend cette intenable position. Motif invoqué? L'inauguration, à La Villette, dans les confins du XIXe arrondissement, d'une nouvelle salle dernier cri: la déjà fameuse Philharmonie, sans doute efficace - j'en crois pour le moment ce qu'on m'en dit - mais dont toute la réputation reste à bâtir. (Je passe sur le coût de l'opération et sur la perte sèche infligée au patrimoine immatériel de la capitale.) Question: fallait-il, à seule fin favoriser une nouvelle salle, tuer l'ancienne, purement et simplement? Viendrait-il à l'idée d'un jardinier de mettre à bas un grand chêne plein de vigueur, uniquement pour permettre à une jeune pousse de prospérer… dans le meilleur des cas? Question subsidiaire: a-t-on seulement pris la mesure du gâchis occasionné par l'abandon d'un lieu poli par des décennies d'efforts et de tension vers l'excellence? Si l'Europe d'aujourd'hui détient un atout dans le monde, c'est justement de posséder de vénérables institutions, des lieux de légende, dont la gloire s'enracine dans l'Histoire. Refuser de le voir relève de la faute très lourde. Et pour vous livrer le fond de ma pensée, je ne serais pas surpris que la relégation de Pleyel au profit de la Philharmonie obéisse à cette idéologie fallacieuse qui vise à «faire entrer la culture en milieu populaire» tout en prétendant «ouvrir les beaux quartiers aux nouvelles formes d'expression». Bref: ramener tout à une tiède moyenne. C'est tellement plus facile que de donner vraiment aux gens défavorisés les moyens de se hisser vers le haut! De grâce, n'humilions pas Pleyel, ne tuons pas la poule aux œufs d'or ! "
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Et Charles Trenet en 2011 , ultime récital : "Douce France , doux pays de mon enfance ..."
De vrais artistes.
Que devient la salle PleYel remplacée par la Philharmonie ?
Marcha Radetzky Concierto Año Nuevo 2010 Georges Prêtre
Final del tradicional Concierto Año Nuevo 2010, ofrecido por R.T.V.E., este año dirigido por el longevo Georges Prêtre. Con 85 años rebosa vitalidas por los cuatro costados.
https://www.youtube.com/watch?v=PqqYRd7WjgY&feature=youtu.be
les mélomanes vrais disent ne pas aimer l"acoustique , les fervents de l'architecture contemporaine sont ravis
A vous de juger , si vous habitez sur place
fbr 25 02 2018