Les Serres d'Auteuil , l'Eglise Sainte Rita , et maintenant la Poste du Louvre
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Les Parisiens n'aiment ils plus leur patrimoine ??
FBR
Décidément, le Ministère de la culture fait preuve d’une incurie incurable à l’égard du patrimoine. Nouvelle victime de son apathie : la poste du Louvre dont Vincent Berjot, directeur des patrimoines, au nom d’Aurélie Filippetti, a récemment refusé l’instance de classement.
Construit entre 1880 et 1888 par Julien Guadet (1834-1908), cet édifice de pierre et de fer est emblématique de la IIIe République. Il occupe tout un îlot délimité par la rue du Louvre, les rues Étienne Marcel et Jean-Jacques Rousseau, ainsi que le passage Gutenberg, et se compose de deux parties autonomes : l’hôtel et l’usine. L’hôtel des postes ayant une vocation publique et administrative, il se dresse en guise de vitrine sur la rue du Louvre, bâtiment de pierre monumental conçu pour s’intégrer au paysage parisien. Destinée au tri et à la distribution du courrier, l’usine est logiquement fermée au public. Or, elle abrite un chef-d’œuvre largement méconnu de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle : elle se compose en effet de vastes plateaux rythmés de poutres-treillis métalliques formant une véritable nef, divisée en deux vaisseaux, d’une portée de douze mètres d’un côté, de seize mètres de l’autre, séparés par une ligne de colonnes en fonte (ill. 1 et 2). De l’extérieur, rien ne se devine, Guadet ayant entouré l’usine d’une enveloppe de pierre pour une meilleure intégration au quartier.
Ces espaces qui témoignent d’une fabuleuse prouesse technique ont évidemment subi des modifications avec le temps, des entresols et autres ajouts répondant à l’évolution de l’activité postale (ill. 3). Jean-François Cabestan, historien de l’architecture, souligne cependant que ces aménagements successifs sont réversibles. La seule dégradation sérieuse qu’a endurée la poste jusque là est involontaire, puisque c’est un incendie qui, en 1975, a détérioré les parties hautes de l’usine, reconstruites depuis.
Aujourd’hui, ce sont des transformations d’un tout autre genre qui menacent cette « cathédrale de fer » (ill. 4, 5 et 6). La Poste, dont l’activité a été largement bouleversée par le numérique a en effet décidé de réorganiser ses services et de restructurer l’espace qu’ils occupent. Sur les quelque 35 000 m² qu’offre le bâtiment, les activités postales ne devraient plus s’étendre que sur 10 000 m² environ. Qu’adviendra-t-il du reste ? Ô surprise : un hôtel de luxe. Il devrait investir le dernier niveau et la toiture, soit 7 200 m², offrant à ses clients un jardin et une terrasse. Les valeurs patrimoniales ne font guère le poids face aux valeurs foncières. Des commerces (2 300 m²), des bureaux (10 000 m²) et des logements sociaux (1 200 m²) - inévitables car ils servent à justifier l’opération immobilière - occuperont le reste de l’espace. Comment résister aux sirènes d’une rentabilité à court terme ?
Voilà donc un édifice bientôt doté de nouvelles fonctions aussi multiples que disparates. Quelqu’un a-t-il défini les capacités de ce bâtiment avant de déterminer le programme de son utilisation future ? Cela aurait évité au maître d’ouvrage de reprocher à l’architecture de Guadet, d’être ce qu’elle est. Sans rire, on se lamente de sa « rigidité monolithique » qui vient « contrarier » la composition du quartier.
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La Poste du Louvre ne sera pas classée, mais elle sera cassée
Décidément, le Ministère de la culture fait preuve d'une incurie incurable à l'égard du patrimoine. Nouvelle victime de son apathie : la poste du Louvre dont Vincent Berjot, au nom d'Aurélie ...
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